La place Tahrir redevient le siège de la Révolution... (DR)

Toute l’Egypte dans la rue pour refuser la dictature islamique

Ils sont des millions à battre rageusement le pavé dans toutes les grandes villes d’Egypte, scandant « Dégage ! », « le peuple veut la chute du régime ! » comme aux moments les plus forts de l’insurrection contre le régime de Hosni Moubarak… Les égyptiens rejettent massivement la dictature sournoisement imposée par la confrérie des Frères musulmans.

L'armée estime à "plusieurs millions" le nombre d’égyptiens descendus dans la rue, en famille, pour dire non aux Frère musulmans, un an après l’investiture de Mohamed Morsi.  Il s'agit "de la plus grande manifestation dans l'histoire de l'Egypte", a affirmé une source militaire, rapportent les agences de presse. Quatre personnes ont été tuées, dimanche 30 juin dans des affrontements.

Une personne a été tuée et une trentaine d'autres blessées à Beni Suef lors d'affrontements entre partisans et adversaires du président égyptien. Les trois autres victimes ont été tuées dans la province d'Assiout, au sud du Caire, dans des affrontements qui ont aussi fait des dizaines de blessés aux abords de locaux des Frères musulmans, selon l’AFP et autres agences de presse.

Au Caire, le QG de la confrérie islamiste a été attaqué dans la soirée avec des cocktails molotov et des tirs de chevrotine, selon les même sources.

La place Tahrir au Caire est nouvelle fois le siège d’une révolution. Des centaines de milliers de manifestants y sont rassemblés, déterminés à y rester jusqu’au départ de Morsi. Nombreux sont parmi eux des citoyens qui avaient voté pour ce dernier et qui s’estiment à présent « trahis ».

L’armée en état d’alerte reste dans l’observation. Des discussions seraient en cours avec la présidence et l’état major de la confrérie islamiste, qui appele au dialogue mais sans convaincre.  

L’opposition a exprimé fermement sa position, appelant les manifestants à ne pas lâcher. Dans un texte intitulé "déclaration révolutionnaire numéro 1", le Front du salut national (FSN) appelle "toutes les forces révolutionnaires et tous les citoyens à maintenir leurs rassemblements pacifiques sur les places, dans les rues, les villages et les hameaux du pays (...) jusqu'à la chute de tous les éléments de ce régime dictatorial".