Montpellier 2014 : les prétendants à la mairie ''digèrent'' le sondage du PS

Cela fait déjà une semaine que Hélène Mandroux, Jean-Pierre Moure et Philippe Saurel, les trois ''grands'' prétendants à l'investiture socialiste pour les municipales de Montpellier 2014, ''digèrent'' le résultat du sondage qui leur a été présenté mercredi dernier à Solférino...

Adressé à Hélène Mandroux, Jean-Pierre Moure et Philippe Saurel, cette expression relevant du champ lexical de l'assimilation est de Hussein Bourgi. Au lendemain de la présentation de ce sondage (1), le premier secrétaire de la fédération PS de l'Hérault avait en effet résumé ainsi, auprès de Médiaterranée Languedoc-Roussillon, la nouvelle phase ouverte par cette analyse sondagière dans laquelle les candidats socialistes se retrouvent tous dans un mouchoir de poche, égaux devant la victoire (2) à l'élection municipale de Montpellier en 2014 :

« Vous prenez connaissance des résultats des sondages, on vous laisse les digérer et on se revoit dans quelques semaines pour savoir où vous en êtes de vos réflexions personnelles et de vos tractations entre les uns et les autres »

Les règles du jeu ?

Avec cet aiguillon, cette contrainte complémentaire, pour l'issue de cette phase de ''digestion'' : soit les candidats à la désignation socialiste acceptent de se conformer à la règle de la primaire interne en ne contestant pas la sincérité du corps électoral qui leur sera présenté, un corps électoral qui a connu ces derniers temps une incroyable croissance exponentielle dépassant au moins les 700 cartes selon nos sources et que Hussein Bourgi promet de contrôler pour séparer le bon grain de l'ivraie sur la base des adresses IP et des comptes bancaires avec lesquels auront été prises les adhésions ; soit le premier fédéral imposera des primaires citoyennes qui avaient jusqu'ici totalement été écartées pour Montpellier.

« Il ne faut pas qu'ils cherchent à contourner les règles d'investiture, a résumé Hussein Bourgi. Aujourd'hui, il y a des règles d'investitures qui sont celles des primaires internes. S'ils considèrent que le corps électoral n'est pas sincère, don't act, on ira à des primaires citoyennes : mais moi je n'accepterai pas que ce soit un candidat ou une candidate ou un ticket qui soit introduit pas Paris »

Les militants locaux contre l'appareil national du parti, Montpellier contre Paris,... le positionnement d'Hussein Bourgi, élu par les militants de l'Hérault, a le mérite d'être clair ! Pourtant, les statuts du PS indiquent que le conseil national est souverain pour les villes de plus de 100 000 habitants, ce qui n'enlève rien au fait que les militants locaux désignent le candidat qui se présentera à l'élection...

Montpellier contre Paris ?

Le raisonnement d'Hussein Bourgi cible également directement, même sans la citer, Hélène Mandroux, qui, du fait de sa position de maire sortante et de sa popularité confortée dans les sondages (3), ne comprend pas du tout pourquoi elle devrait risquer de se livrer au jeu perdant des primaires, qu'elles soient internes ou ouvertes, alors qu'elle a été élue maire de Montpellier en 2008 et que du temps de Georges Frêche, le premier magistrat de la Ville de 1977 à 2004, l'édile n'avais jamais dû faire face à une telle entreprise de contestation sur fond de mise à la retraite, lors de ses désignations par les militants locaux précédant ses campagnes électorales successivement gagnantes.

Chose qu'a expliqué Hélène Mandroux en substance hier soir, sur le plateau de TV Sud, en déclarant qu'étant la seule « légitimée en 2008 » par le vote des Montpelliérains à la fonction de maire, la « primaire citoyenne » sera pour elle le 1er tour de l'élection municipale de 2014 dans la perspective duquel elle compte bien rassembler autour d'elle Philippe Saurel et Jean-Pierre Moure, mais aussi le PCF et EELV.

Des pompiers pyromanes ?

Littéralement en confiance dans l'émission « Les Aléas du Direct », Hélène Mandroux a également commenté la Une de L'Agglorieuse, disponible en kiosque cette semaine et titrée ainsi : « Dame Hélène sort le lance-flammes ». En expliquant visiblement amusée, qu'elle « n'allume pas les feux » et que ce titre était sûrement inspiré du fait qu'il y a quelques semaines, il était fréquent d'entendre dans le mundillo local que « la maire était cramée ».

Quand on ouvre le numéro 540 de L'Agglorieuse, ça sent tout de même un peu plus le roussi :

« ''Nos ennemis sont clairement identifiés, nous ne leur ferons aucun cadeau'', prévient-on dans l'entourage du maire. Les traîtres se reconnaîtront... Le feuilleton d'Hélène et les bad boys promet des épisodes à scalpels tirés. ''Mme Mandroux est le maire sortant, elle le revendique haut et fort n'en déplaise à certains ; c'est son droit le plus absolu et elle ne vas pas s'en priver'', insiste-t-on à l'unisson en son cabinet. »

Aucune hypothèse n'est à exclure

Au-delà de ce premier sérieux avertissement adressé par le maire Hélène Mandroux aux socialistes d'ici et d'ailleurs, toujours est-il que la rencontre entre les trois grands prétendants organisée à Solférino s'est déroulée de manière « cordiale », mercredi dernier, de l'avis même de Hussein Bourgi qui y était aussi présent au côté de Alain Fontanel.

Il nous restera à connaître la suite, la position tenace de chacun de nos trois mousquetaires pouvant finalement se résumer dans cette phrase prononcée lundi par Philippe Saurel dans l'émission Provoscopie, diffusée sur les ondes locales de Divergence FM : « je fais tout pour avoir l'investiture, si je ne l'ai pas, je n'exclue aucune hypothèse ».

N.E

(1). Ce sondage Ipsos commandé par le PS a été réalisé selon la méthode des quotas. Présenté oralement aux candidats à l'investiture socialiste, ainsi qu'à la presse, il n'a cependant pas été diffusé sous la forme d'un document, ni aux uns, ni aux autres.

(2). Au second tour, chaque liste du PS testée dans un contexte de non-division est sûre de l'emporter selon le sondage, quel que soit son leader, qu'il s'agisse d'Hélène Mandroux (61%), de Jean-Pierre Moure (63%) ou de Philippe Saurel (64%).

(3). Voici le degré de popularité et de notoriété d'Hélène Mandroux, ainsi que celui de ses concurrents :

Mandroux
42 % de bonnes opinions
34% de mauvaises opinions
16% ne se prononcent pas
8% ne la connaissent pas, ce qui lui donne une notoriété de 92%

Moure
27 % de bonnes opinions
13% de mauvaises opinions
25 % ne se prononcent pas
35% ne le connaissent pas, ce qui lui donne une notoriété de 65%

Saurel
24 % de bonnes opinions
7% de mauvaises opinions
18 % ne se prononcent pas
51% ne le connaissent pas, ce qui lui donne une notoriété de 49%

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