Peter au centre, avec Nicolas Noguier, le président du Refuge, à droite. (DR)

Mort ou suicide de Peter : Nicolas Noguier, du Refuge, répond au parquet d'Albertville !

Guy Bouchet, le vice-procureur à Albertville privilégie la piste accidentelle, suite à la mort de Peter, mais n’exclut pas le suicide... Face à ce grand flou et à des "arguments" qu'il juge "choquants", Nicolas Noguier, le président du Refuge a réagi avec des mots très forts.

"Je privilégie la thèse de l'accident, mais je ne ferme aucune porte"... C'est ce qu'a déclaré Guy Bouchet, vice-procureur à Albertville au micro de l'AFP au sujet de Peter, ce jeune homo de 21 ans retrouvé mort jeudi, dans un ruisseau de Valmorel, en Savoie. Si le parquet d'Albertville privilégie la piste accidentelle, c'est en vertu de ces motifs très étonnants, relayés ainsi par l'AFP, hier :

"L'endroit où il a été retrouvé est à plus de deux heures de marche du Club Med de Valmorel", a rapporté le magistrat, ajoutant que s'il avait voulu se suicider, "il y avait à l'endroit où il vivait d'autres endroits où il pouvait mettre fin à ces jours."

Donc si on résume bien, le jeune Peter qui était en mal-être comme l'a d'emblée déclaré le Refuge à Médiaterranée, a peut-être fait deux heures de marche en tenue de ville pour arriver jusque dans un secteur particulièrement difficile d'accès, avant de tomber sur des pierres qui ont causé sa mort, comme l'a révélé l'autopsie, étant bien entendu qu'il y a bien plus de chances que ce soit d'un fait accidentel que par une volonté de suicide, même si on ne peut jurer de rien...

Vérité

De quoi ulcérer, bien évidemment, Nicolas Noguier, le président du Refuge, cette association de soutien aux jeunes en rupture avec leur famille par laquelle Peter était passé une semaine ce mois de juin. Sur Facebook, il vient de publier aujourd'hui cette réaction qui en dit long, très long, parce que la vie de Peter méritait beaucoup mieux que ça :

« "S'il avait voulu se suicider, il y avait à l'endroit où il vivait d'autres endroits où il pouvait mettre fin à ses jours"... Concluez sur la thèse de l'accident si cela peut permettre à sa famille, qu'il ne faut pas stigmatiser, de faire son deuil, mais n'utilisez pas des arguments choquants. Personne ne saura jamais pourquoi le jeune garçon se trouvait au bord d'un précipice à deux heures de marche de chez lui, en tenue de ville. Nous ne nous prononcerons jamais sur sa mort mais sur sa vie : une vie qui est celle de centaines d'adolescents en 2014... Une vie qui a été à l'origine d'une mobilisation unique en France. Il aurait été heureux de voir cela. Il faut poursuivre cette belle mobilisation pour que, dans un monde meilleur, aucun adolescent ni parent ne souffre... »