Montpellier 2014 : Moure, Beaud et Delafosse, trois candidats PS devant les militants
Par nicolas éthèvePublié le
700 militants étaient rassemblés, hier soir, à l'ancien hôtel de Ville de Montpellier. Pour assister à la présentation des 3 candidats à l'investiture socialiste aux municipales de 2014, que sont Jean-Pierre Moure, Michaël Delafosse et Laurent Beaud, Azedine Douair ayant été évincé.
« Montpellier 2014 : Au PS, la nouvelle saison de Dallas s'annonce très chaude ! », titrait Médiaterranée, à la veille de la première réunion dédiée aux primaires internes socialistes. Deux heures avant l'ouverture de cette rencontre hier soir, la température est montée d'un cran, avec l'annonce, par communiqué de presse, de l’éviction de Azedine Douair.
Présent à 19h dans l'ancien hôtel de Ville, mais privé de parole, hier, suite à cette décision prise par le PS, Azedine Douair a immédiatement écrit à Harlem Désir, le Premier Secrétaire du PS, pour lui demander sa réintégration dans le processus des primaires internes :
Autre signe de tensions, le blog de L'Agglorieuse rapporte que des soutiens de Azedine Douair et de Jean-Pierre Moure ont eu des mots, à l'extérieur de la salle des rencontres.
Au-delà de ces incidents, cette première réunion avec les trois candidats aujourd'hui en lice (Jean-Pierre Moure, Michaël Delafosse et Laurent Beaud), s'est déroulée dans une ambiance finalement très tempérée, au regard des frictions qui jalonnent depuis des mois la course à l'investiture socialiste pour les municipales de 2014. De plus, l'exercice a séduit l'assistance qui n'avait jamais vécu jusqu'ici une telle expérience, Georges Frêche s'imposant de son vivant comme le seul leader naturel (ou le faiseur de rois), sans jamais qu'aucune candidature n'ose se présenter face à lui, dans le cadre des primaires internes.
Tirage au sort
Suite au tirage au sort effectué, c'est Jean-Pierre Moure qui a été le premier à se présenter devant les militants. Venaient ensuite Laurent Beaud et Michaël Delafosse. Bénéficiant tous d'une quinzaine de minutes, chacun a pu afficher son style et sa manière, sur le fond comme sur la forme : aux commandes de Montpellier Agglomération, Jean-Pierre Moure a surfé sur la figure de la responsabilité, en déroulant toute l'ébauche de son programme élaboré à l'Atelier-Ville, en faveur du développement durable, du logement, des services publics, de l'emploi, de la jeunesse, du cadre de vie, ou encore de la sécurité. Ce que résume cette phrase lancée en conclusion : « L'enjeu en mars 2014, ce ne sera pas d'être les héritiers de Georges Frêche. L'enjeu, ce n'est pas l'héritage, c'est la responsabilité, la responsabilité d'être à la hauteur de l'élan qu'il a impulsé ».
« Simple militant », comme il aime à le rappeler et l'a encore fait hier soir, Laurent Beaud a lui aussi présenté sa vision programmatique, en plus de l'essence de sa candidature : « Le projet socialiste que je propose tend vers un autre modèle de développement économique, écologique et sociale. Pour moi, la meilleur des méthodes, c'est celle du diagnostic, de la réflexion collective (...). C'est dans cette direction que je souhaite aller : celle de la coopération, celle de la citoyenneté active pour redonner un sens à l'action collective ».
Action collective
Du côté de Michaël Delafosse, l'heure n'était pas à la présentation d'une ébauche de programme, qui est destiné, souligne-t-il, à être établi collectivement après l'investiture d'octobre. L'objectif était de mettre en contexte sa candidature, chose à laquelle il s'est employé avec le don oratoire que chacun lui connaît :
« Le rassemblement, il est nécessaire, il s'impose, mes camarades, car si ce soir l'image est belle et prometteuse pour la suite, la nôtre est quand même dégradée de ces six derniers mois ou de comportements politiques qui ont conduits parfois à oublier le beau mot de fraternité, le beau mot entre nous de respect, le beau mot de camaraderie. Parfois, il faisait mieux de se distinguer comme socialiste en disant du mal d'un autre, dans la ''Puce'', dans la ''Grisette'', dans la ''Rumeur'' que d'essayer d'aller se voir, de se parler pour créer le rassemblement. Et il faut avoir l'honnêteté de le dire mes camarades : nous avons armé nos adversaires. (...) Notre rassemblement, celui que j’entends bâtir, celui pour lequel je suis candidat, il est avec les deux camarades qui se sont exprimés, Jean-Pierre, Laurent. Mais il est aussi avec Hélène Mandroux, qui est une voix qui compte, il est aussi avec Philippe Saurel, qui est un camarade, même s'il a fait le choix de ne pas être là. Car chez les socialistes, le poison, l'ennemi, le venin, c'est la division. Donc il nous faut bâtir le rassemblement, rassemblement des socialistes, pour ensuite rassembler la gauche et ensuite rassembler les Montpelliérains pour que le 30 mars 2014, les socialistes fassent 50+1 et ne laissent pas la moindre perspective à la droite de rentrer à la mairie ».
Applaudissements
Dans l'assistance, toutes ses interventions ont été chaleureusement applaudies. Y compris celle de Laurent Beaud qui, pour une première grande intervention publique, s'en est remarquablement bien sorti. Autre point important : les présentations de Jean-Pierre Moure et de Michaël Delafosse, ont fait jeu égal au niveau de l'applaudimètre, ce qui laisse penser que le résultat final du scrutin pourrait être serré, entre ces deux favoris...
Après avoir répondu en conclusion de cette première rencontre à 5 questions issues du public sur une série de thématiques (logement, emploi, métropole, fiscalité et sécurité), les candidats à la candidature se retrouveront le 8 octobre prochain face aux militants socialistes, salle Fernand Pelloutier, à Antigone. Avant que tous ne soient appelés à voter, les 10 et 17 octobre, pour choisir le candidat qui les représentera en mars 2014. Avec la rose au poing.