Olympiakos-MHSC : les Montpelliérains victimes d'une violence policière « disproportionnée »
Par nicolas éthèvePublié le
Les quelque 150 supporters montpelliérains qui ont fait le déplacement hier en Grèce, pour soutenir leur équipe en Ligue des Champions, au stade de Karaiskakis n'en reviennent toujours pas ! Ils sont doublement choqués : choqués par la violence policière dont ils ont fait l'objet avant et après le début du match de Ligue des Champions opposants le MHSC à Olympiakos ; et choqués par le traitement médiatique de ces incidents qui dans leur grande majorité, Midi Libre en tête, indique que ces violences ont été générées par les supporters montpelliérains qui auraient « fait sauter plusieurs bombes agricoles dans les tribunes », déclenchant ainsi « l'intervention immédiate des forces de l'ordre ». Selon les supporters présents sur place, les choses ne se sont pas du tout passées ainsi et « la violence des policiers grecs était totalement disproportionnée ».
« Les policiers grecs ont tapé tous les Montpelliérains »
« On est rentré par vagues successives dans le stade, les policiers étaient tendus et cherchaient le moindre prétexte pour casser du français, explique un supporter de la Butte Paillade 91. En haut des escaliers qui mènent à l'étage ou se trouve le secteur visiteur, 4 jeunes ont eu le malheur de monter sur un muret pour regarder les autres montpelliérains d'en haut. Un escadron de policiers est immédiatement monté à toute allure. Au lieu de leur demander de descendre (alors qu'ils n’embêtaient personne), ils les ont directement roué de coups, tous les Montpelliérains présents ont accouru pour leur demander d’arrêter et se sont fait matraquer à leur tour : les policiers grecs ont tapé tous les Montpelliérains, y compris les stadiers et le chef de la sécurité du MHSC ! Ensuite, les supporters montpelliérains ont été acculés dans l'entrée du secteur visiteur et à nouveau copieusement matraqués ! Deux pétards ont été envoyés sur les policiers pour essayer de les faire reculer, mais rien n'y a fait, ils nous ont matraqués de plus belle. Nous avons eu trois bras cassés, trois cranes ouverts qui nécessitent des points de sutures et des dizaines de blessés plus légers. Et la seule personne qui a pu accéder à l'infirmerie s'y est fait voler ses affaires ».
« Même au sol, sur le dos »
Même son de cloche dans la bouche d'un supporter des Exilés du 34, ce groupe de supporters qui, rappellons-le, n'est pas un groupe Ultra : « C'était hallucinant... Certains ont eu très peur et d'autres beaucoup de chance... Des cranes ouverts, des bras cassés, des policiers qui te menacent de mort en faisant signe de te trancher la gorge... C'est juste hallucinant qu'en Ligue des Champions ta vie soit mise en danger par la police elle même et sans raison valable... Ils tabassaient les gars dans le parcage juste pour les faire asseoir, des femmes ont été violemment bousculées, c'était l'anarchie. Même au sol, sur le dos, les mecs continuaient à taper de toutes leurs forces. Quand nous avons quitté le parcage pour aller au bus, certains ont encore pris des baffes gratuites... »
Dans ce contexte de tensions extrêmes, auquel la grève générale organisée hier en Grèce ne doit pas être étranger, il n'est pas surprenant que les joueurs du MHSC, qui ne sont pas des machines, aient encaissés un but dès la 4ème minute de la confrontation avant de s'incliner finalement sur le dur score de 3 buts à 1. Une défaite qui compromet définitivement le parcours européen de Montpellier en Ligue des Champions et laissera malheureusement de douloureuses séquelles, qu'elles soient physiques ou symboliques... Ironie de l'histoire, une banderole « Justice pour Casti » avait été déployée, hier, dans l'antre d'Olympiakos...
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