Ligue 1 : l'OM feels Sougou !
Par jcsPublié le
Modou Sougou, l'une des recrues hivernales de l'Olympique de Marseille, s'est montré décisif dès son entrée en jeu lors du dernier match face à Troyes. Il postule à une place de titulaire dimanche pour le choc contre l'Olympique Lyonnais.
Arrivé un peu sur la pointe des pieds en janvier, en provenance du club roumain CFR Cluj, Modou Sougou est devenu l'homme providentiel de l'OM le week-end dernier. En à peine deux minutes, il a délivré deux centres au cordeau pour N'Koulou puis Gignac qui ont permis aux Olympiens de s'imposer de justesse devant la lanterne rouge de Ligue 1 (2-1).
Comme dans la célèbre chanson de James Brown, l'OM se sent bien grâce à Sougou, et Sougou se sent bien à l'OM. Sa venue à Marseille, c'était un peu un rêve qui se concrétise. Il met tout en œuvre pour concilier le rêve et la réalité.
Un profil atypique
L'international sénégalais (il ne compte qu'une sélection, mais Alain Giresse, le nouveau coach des Lions de la Teranga a confié s'intéresser à lui) a un profil atypique. Il s'est présenté cette semaine devant la presse à la Commanderie, et son discours, sa façon de s'exprimer détonnent dans l'univers des footeux. L'homme n'est pas du genre à user des formules basiques qu'emploient volontiers ses collègues. Le fameux "l'important, c'est les trois points" n'est pas dans son registre.
Avec Sougou, les mots sont posés, choisis, le vocabulaire est varié, les phrases sortent de l'ordinaire. Le joueur prend le temps de parler, ses propos sont nourris, et sortent du jargon habituellement servi dans ce genre d'occasions.
Le fond du discours reste bien sûr le même, il s'agit de parler de football et de performances sportives. Mais la façon de le faire est réellement différente. Dans ce milieu où la communication est complètement formatée, cadrée, tracée à l'avance, cette forme d'expression est devenue rarissime.
Un peu philosophe
Ceci tient sans doute au parcours de Modou Sougou. Né le 18 décembre 1984 au Sénégal, le futur attaquant olympien n'a pas encore vingt ans, il vient d'obtenir son bac et se prépare à entamer des études de philosophie à Dakar. Mais il est aussi doué pour le foot depuis son enfance.
Son père, professeur de français, n'apprécie guère de voir le gamin traîner dans les rues pour taper dans un ballon. Malgré la désapprobation paternelle, il s'arrange pour travailler sur ses dribbles autant que sur ses livres. Et à l'heure d'entrer à la fac, des recruteurs portugais se présentent et ramènent Sougou en Europe.
Il évoluera sept ans en Primeira Liga et connaîtra trois clubs, Leiria, Setubal et Coimbra. Puis, repéré par les Roumains de Cluj, il les rejoint en 2011, et dispute la Ligue des Champions. Il se fait remarquer lors de cette compétition et débarque à l'OM à l'hiver 2013.
Jusqu'alors, malgré ses performances en Champions League, sa carrière était plutôt discrète. A Marseille, il se retrouve tardivement (à 28 ans) réellement exposé au monde médiatique. Il n'en a pas encore forcément tous les codes et conserve un ton et une parole un peu hors-norme.
Un nouveau Mamadou Niang ?
Au-delà de ce trait de caractère, le joueur présente de grandes qualités sur le terrain. Après son coup d'éclat du week-end dernier, Elie Baup, le coach olympien a confié qu'il avait hésité à le titulariser pour ce match. Il n'est pas impossible que ce soit finalement le cas dimanche lors de la rencontre au sommet face à Lyon.
Il semble avoir déjà conquis le cœur des supporters marseillais, il a la confiance de son entraîneur, au Sénégal, où l'OM est le club étranger le plus populaire, on ne tarit pas d'éloges sur lui. Le plus dur dans son cas sera de confirmer.
S'il y parvient, il pourrait bien se faire une place dorée sous le soleil du Vieux-Port. Comme a su le faire, quelques années avant lui, Mamadou Niang, un autre Sénégalais, devenu sérial buteur olympien.
Modou Sougou a tous les atouts pour devenir l'un des nouveaux héros du Vélodrome et faire chanter les supporters sur l'air de "I feel Sougou !". A lui de jouer.