Montpellier 2014 : Hussein Bourgi a présenté le choix de Solférino pour le PS
Par nicolas éthèvePublié le
Solférino a pris sa décision, quant au mode de désignation du candidat socialiste aux élections municipales de Montpellier. C'est Hussein Bourgi, le premier secrétaire de la fédération socialiste de l'Hérault, qui l'a présenté, ce jeudi, à 11h.
Contre toute attente, le bureau national qui devait se prononcer le 10 ou le 17 septembre sur le mode de désignation du candidat socialiste aux élections municipales de Montpellier, a tranché un certain 11 septembre 2013. Soit le lendemain de la réunion hebdomadaire du bureau national, où l'instance avait décidé de ne rien décider.
Jusqu'à ce jeudi matin, aucune annonce officielle n'était venue établir la réalité de la décision prise par Solférino, même si le bruit courrait, dans le mundillo politico-médiatique, que le candidat socialiste aux municipales de Montpellier serait désigné par un vote des militants dans le cadre de primaires internes à venir en octobre.
Une décision, une annonce
C'est Hussein Bourgi, le premier secrétaire de la fédération socialiste de l'Hérault, qui a été chargé de faire toute la lumière sur la décision de Solférino. Chose à laquelle il s'est employé, ce jeudi, à 11h, devant la presse, au siège de la fédération, situé avenue de Saint Maur, à Montpellier.
Le contenu de cette décision et les réactions qu'elle a pu susciter dans les rangs des quatre candidats déclarés (Hélène Mandroux, Jean-Pierre Moure, Philippe Saurel et Laurent Beaud), sont à découvrir ici même, sur Médiaterranée Languedoc-Roussillon.
Mise à jour du 13 septembre, à 01h : Hussein Bourgi l'a annoncé officiellement ce jeudi matin : le PS a choisi d'organiser des primaires internes à Montpellier. Elles se dérouleront les 10 et 17 octobre prochains. Soulignant qu'il s'était trouvé très esseulé dans sa mobilisation pour « l'organisation de primaires citoyennes à Montpellier » et qu'il avait été le premier à avoir « acté » qu'il n'y aurait « pas d'accord » entre les candidats à la candidature, Hussein Bourgi a, in fine, regretté qu'un « délai supplémentaire » ait été accordé aux différents protagonistes pour le résultat que l'on sait. En assurant ceci : « si le choix appartenait à la fédération socialiste de l'Hérault, cela fait longtemps que la décision aurait été prise ». Ceci dit, le premier secrétaire de la fédération socialiste de l'Hérault a indiqué que les socialistes de Montpellier ont jusqu'au 23 septembre pour se présenter aux primaires internes et que les votes du 10 et 17 octobre seraient tous centralisés au QG de Saint Maur et non, comme c'est la coutume, dans les 11 sections que dénombrent Montpellier et son CHU. Voué à se dérouler après la tenue de « débats de fond » entre les différents candidats qui seront en lice (aucun n'a été formellement enregistré à ce jour), ce vote des adhérents se déroulera sur la base du dernier fichier validé par le Bureau Fédéral des Adhérents que Hussein Bourgi, grand responsable en chef de ces élections, compte regarder encore de près, dans les prochaines semaines.
La réaction d'Hélène Mandroux
Non désignée par le PS, Hélène Mandroux, le maire sortant, a réagi à la décision prise par Solférino d'organiser des primaires internes. Des primaires internes auxquelles elle avait depuis longtemps indiqué qu'elle ne participerait pas. Voici son communiqué de presse dans lequel elle annonce tirer toutes ses conclusions, en se mettant en congé du Parti Socialiste :
"J'ai appris que les instances nationales n'ont pas voulu privilégier la solution d'unité et de rassemblement que j'ai formulée à plusieurs reprises.
Je prends acte aujourd'hui de la décision du Parti Socialiste d'organiser un vote interne pour la désignation du 1er des socialistes en vue des Municipales.
Comme je l'ai toujours dit, je ne participerai pas à ces primaires internes et me met en congé du Parti Socialiste.
Je reste plus que jamais au travail pour ma Ville et pour honorer le mandat que m'ont donné les Montpelliéraines et les Montpelliérains. Cette mission demeure ma seule priorité.
Responsable et libre, j'entends profiter de cette liberté pour m'exprimer et agir avec un seul objectif : l'avenir de Montpellier".
La réaction de Philippe Saurel
Contacté par Médiaterranée, Philippe Saurel a réagi aujourd'hui à la décision prise par Solférino. Et il ne mâche pas ses mots. Les voici :
« Ma réaction est simple : cela fait six mois que je demande à Hussein Bourgi un certain nombre de documents qui me permettent de vérifier la propreté des listes d'adhérents qui serviraient à désigner le candidat socialiste aux élections municipales de 2014 pour la 8ème Ville de France qu'est Montpellier. A ce jour, je n'ai rien reçu, pas un seul document ! Donc, je considère que Hussein Bourgi ne veut pas que le conseiller national du Parti Socialiste que je suis, sois candidat. Vous avez vu tout ce qui a été écrit dans tous les médias locaux ou nationaux au sujet de ce qu'André Vézinhet a appelé « la main du diable »... Et aujourd'hui, on nous ressert des listes pourries ?! Six mois d’atermoiements, de suspicions, de presse à tout crin pour dire qu'on applique nos propres statuts ? Je pose la question : pour qui roule Hussein Bourgi ? Je pose la question parce que ces six mois, sont désormais l'explication du fait que maintenant, on ne peut plus faire de primaires citoyennes parce qu'on n'a plus le temps de les faire. Évidemment, puisqu'on a perdu 6 mois !
Moi, je n'ai jamais été opposé aux primaires citoyennes, jamais ! A condition qu'elles fussent organisées dans l'équité et la transparence et avec la haute autorité de Solférino. Ce que j'ai toujours exprimé, y compris à Solférino, d'ailleurs... Hussein Bourgi, himself, et Solférino (Christophe Borgel et Alain Fontanel) avaient clairement exprimé que si nous ne tombions pas d'accord entre nous, candidats, il y aurait des primaires citoyennes. Ensuite, ils ont changé les règles parce qu'ils ont vu que j'étais d'accord pour ça, d'abord à Paris et ensuite à la réunion de Marseille, où ils ont essayé de me prendre dans le traquenard. Quelle image pour le PS ! Totalement anti-démocratique... Donc, à l'avenir, je vais m'exprimer, je vais organiser une conférence de presse et puis, pour la suite des opérations, je dis simplement ceci : je n'exclue aucune hypothèse. Parce que je n'ai qu'une seule idée en tête : c'est la vie des Montpelliérains, c'est la ville de Montpellier ! J'ai accepté de ne pas aller contre le souhait du PS pour les législatives, j'ai accepté ce que m'a proposé Solférino, dans le cadre de la fidélité et de la protection d'Hélène Mandroux jusqu'à la fin de son mandat, ce que j'ai fait, à plusieurs reprises.... Ma seule idée, ma seule passion, mon seul but, c'est la ville de Montpellier et je considère qu'elle a besoin d'un nouvel élan, d'un nouveau souffle, que je peux lui apporter mon énergie et quelque part mon expérience, puisque j'ai gagné sept élections sur le territoire de la ville. Et je n'ai jamais perdu ».
La réaction de Jean-Pierre Moure
Candidat à la candidature heureux du dénouement des primaires internes, Jean-Pierre Moure, le président de Montpellier Agglomération, a également donné sa réaction à Médiaterranée. La voici :
« La candidature socialiste appartient aux militants, on l'aura vu au travers de cette décision. C'est un choix qui était le mien, même si je n'excluais aucune des possibilités différentes qui auraient pu être décidées par la position nationale du PS. Je trouve en tout cas que ça remet les choses à leur juste place. Le débat démocratique, dans une famille politique, il se passe par les militants. Les militants, ce ne sont pas des adhérents ou des compagnons de deuxième niveau... Ils sont importants pour définir, déterminer celui qui peut être le meilleur représentant des idées, du projet que l'on peut apporter ! A partir de là, la décision de Solférino me paraît positive. D'autant que dans le contexte de la fédération de l'Hérault, elle met pratiquement fin à la période de tutelle, puisque les militants vont pouvoir pleinement s'exprimer pour l'enjeu démocratique des municipales. C'est un volet politique très fort, je considère que ça permet de tourner la page positivement. Parce que la vrai question c'est : quelles sont les valeurs et le projet qui vont permettre de faire la différence avec la droite et l'extrême droite ? Ce ne sont pas des querelles ou des rivalités... Ce qui est important ce sont les projets et les idées.
Concernant le positionnement d'Hélène, dont je viens d'avoir l'information de sa mise en congé, et concernant celui de Philippe Saurel : à titre personnel, ça pourrait me peiner de voir quelqu'un qui ne va pas au bout de l'engagement par rapport à sa famille politique. Je peux le comprendre, mais la règle, c'est la logique de considération, de respect, que l'on a pour les militants, sa formation politique ou autre. A partir de là, c'est un engagement qui concerne les uns les autres et je ne veux pas rentrer dans ce qui est la motivation chacun, dans ce que je considérerais comme une posture. Parce que nous ne sommes pas dans le débat de la posture. Saurel aussi, avait dit de son côté qu'il ne reconnaissait pas les fichiers. Mais, on n'est plus dans ce débat ! On sera sur des bases très objectives que définira la fédération ! Il faut aller vers les militants, moi, ça ne me gêne pas du tout ! Après, il faut jouer la carte du rassemblement. Entre le positionnement de tel ou tel irresponsable et la manière dont les militants vont se sentir concernés, porter un projet, il passera de l'eau sous les ponts... Ensuite, pour moi la porte est ouverte : je rassemble large, mais le principal rassemblement, ce sont les Montpelliéraines et les Montpelliérains ».
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