Médias : Philippe Pujol remporte le prix Albert-Londres 2014 avec "Quartier Shit" !
Par nicolas éthèvePublié le
Journaliste au quotidien régional "La Marseillaise", Philippe Pujol est le 76ème lauréat du prix Albert-Londres de presse écrite, soit l'équivalent, en France, du prix Goncourt chez les écrivains. Son enquête ''Quartier Shit'', une série de 10 articles rédigés au vitriol dans les quartiers nords de Marseille en 2013, a stupéfié le jury.
Il n'en revient toujours pas ! 24h après avoir reçu le prix Albert-Londres 2014, hier soir à Bordeaux, pour sa série ''Quartier Shit'' à lire ici, sur son blog, Philippe Pujol est sur une autre planète dont il fête la rencontre sans perdre trop de minutes à dormir, au moins jusqu'à ce soir.
Merci à tous pour cette rafale presque intimidante de félicitations.
— PhilippePujol (@PhilippePujol) 13 Mai 2014
C'est la récompense ultime de ce rapporteur quotidien de l'information qui noircit depuis 10 ans les colonnes de la Marseillaise à longueur d'années, jours et nuits, sur le papier comme sur le web, la plupart du temps dans la rubrique ''faits divers'', même s'il s'est défini lui-même, avec toutes ses bonnes raisons, comme un ''localier généraliste'' : il prend le temps de digérer la nouvelle, ce genre de nouvelles auxquelles on ne doit pas vouloir trop croire, de peur d'être déçu, quand on présente sa copie sous le nez du grand Albert Londres.
Tintin
Alors que l'Hexagone dénombre quelques 30 000 journalistes, seulement une petite cinquantaine de « Tintin » francophones ont osé présenter au célèbre concours le plus beau fruit de leur travail de l'année. Il n'y a pas eu photo, pour le jury d'Albert-Londres qui a par ailleurs distingué Julien Fouchet, Sylvain Lepeti et Taha Siddiqui de France 2, dans la catégorie audiovisuelle : rayon écriture pure, c'est la puissante enquête sociale en dix temps signée Philippe Pujol, avec une prose et des descriptions dignes d'un très bon polar ou d'une BD d'Alack Sinner, qui devait être primée cette année du titre prestigieux. Parce que « son enquête est un électrochoc dans la couverture de l’actualité marseillaise et de ses quartiers nord », explique le jury dans son communiqué de presse. En ajoutant que « Philippe Pujol emmène ses lecteurs dans des endroits qu’ils ne connaissent pas avec un style empathique sans être compassionnel, plein d’audace et de fulgurances ».
Précarité
« Je suis un précaire, parmi les précaires », a rappelé hier soir Philippe Pujol à la réception de son prix. Tout sourire, ce « membre actif » de la section SNJ-CGT La Marseillaise qui se bat depuis dix ans, cette année 2014, pour la simple application salariale de la convention collective des journalistes, dans ce journal d'opinion aujourd'hui porté au panthéon du journalisme grâce à sa très belle plume.
pujol lauréat 2014 : ce prix est aussi pour les gens sur qui j'écris des quartiers populaires de marseille pic.twitter.com/j3O2MvlwTY
— prix albert londres (@albert_londres) 12 Mai 2014
Encore une belle chute ! Malheureusement endeuillée, ce soir, par la triste nouvelle que vient tout juste d'officialiser François Hollande, le président de la République française : celle de l'assassinat en Centrafrique de Camille Lepage, jeune photojournaliste française de 26 ans. Ainsi va la vie des journalistes, entre ombres et lumières...