Ces tristes évènements rouvrent le dossier de la non-dangerosité du Flash-Ball affichée lors de son arrivé sur le marché français. (DR)

Montpellier : Un supporter de 21 ans gravement blessé à l'oeil par Flash-Ball

Jeune supporter de la Butte Paillade, Casti n'aura pas pu voir le match opposant son club, le MHSC, à Saint-Etienne, hier soir (1-1). Pire, il a dû être hospitalisé d'urgence pour subir une opération, suite à un tir de Flash-Ball décoché dans l'oeil par la Brigade anti-criminalité (BAC), avant le début du match, au niveau des baraques à frites situées à l'extérieur du stade de La Mosson, côté piscine. Une plainte va être déposée par la Butte Paillade 91 qui revient sur la chronologie des faits pour Médiaterranée Languedoc-Roussillon.

Personne ne sait aujourd'hui, pas même son médecin, si Casti, âgé de seulement 21 ans, retrouvera l'usage de son œil. Pour le savoir, il faudra encore attendre quelques jours... C'est suite à ce grave incident qui ouvre une nouvelle fois le dossier de la prétendue non-dangerosité létale du Flash-Ball affichée lors de son introduction sur le marché français, que les supporters de Montpellier n'ont pas chanté, hier soir. Et quand les supporters stéphanois ont appris cette triste nouvelle, ils se sont mis à faire de même, en rangeant à leur tour leurs bâches de soutien à l'ASSE, alors que le match battait son plein.

Chronologie d'un drame

Ces tristes événements ont commencé quand les policiers de la BAC on croisé un autre supporter montpelliérain avec un fumigène. Interpellé verbalement pour ce fait, alors qu'il n'est pas interdit d'être en possession d'un fumigène à l'extérieur de l'enceinte d'un stade, souligne Bouba, vice-président de Butte Paillade 91, ce supporter à pris peur et s'est enfui en courant, avec la BAC aux trousses.

Quand poursuivants et poursuivi sont arrivés au niveau des baraques à frites, un nombre important des supporters de la Butte présents à cet endroit-là « se sont levés, par réflexe », raconte Bouba.

« La BAC a eu peur et ils ont tiré dans le tas pour disperser les gens : Casti était là tranquillement assis et il a pris la balle dans l'oeil, alors qu'il n'avait rien à voir avec toute cette histoire ! C'est n'importe quoi ! Nous, on peut avoir des jeunes qui font des conneries, ça arrive, mais là, c'est la BAC qui en a fait une grosse ! » Et ce n'était malheureusement pas la dernière, pour les supporters montpelliérains : selon plusieurs sources concordantes, les agents de la BAC auraient en effet pris les identités des 4 personnes qui travaillaient à la baraque à frites, en les mettant sous « pression » avec des menaces de « représailles » pour qu'ils fassent un « faux-témoignage » affirmant qu'il y avait eu « une bagarre entre Montpelliérains et Stéphanois » obligeant la brigade à intervenir.

« Nous avons déjà recueilli de nombreux témoignages, dont celui des supporters stéphanois avec lesquels il ne s'est rien passé du tout et nous allons porter plainte », conclut Bouba Perez, dont toutes les pensées allaient ce matin à Casti et à sa famille.

N.E

Mise à jour du 22 septembre, à 18h45 : Il fallait s'en douter, la version des autorités diverge grandement de celle des supporters de la Butte Paillade 91, au lendemain du drame ! C'est ce que l'on apprend à la lecture des propos du commissaire divisionnaire de la sécurité publique DDSP 34 rapportés par le blog de l'AggloRieuse : « il n'est pas établi samedi matin que le supporter (…) blessé à un oeil vendredi soir devant le stade de la Mosson ait reçu une balle en caoutchouc tiré par un policier en civil de la brigade anticriminalité, la BAC, avec un Flash-Ball. Il y a eu une grande confusion au cours de laquelle un fonctionnaire a certes fait usage du Flash-Ball pour disperser des supporters violents, mais l'un d'eux a lancé une bombe agricole au milieu du groupe et il n'est pas exclu que la victime ait été atteinte à un oeil par un éclat. L'enquête est en cours, des auditions se déroulent pour faire toute la lumière sur cette affaire »

« L'intéressé s'est rebellé et les trois policiers ont été encerclés, malmenés, frappés et ont fait usage d'un Flash-Ball pour disperser le groupe, assure également le commissaire de la DDSP 34 dans cet article de l'AggloRieuse, où ont également été ajoutés, sur les coups de 18h, le témoignage à charge des policiers de la BAC et la condamnation de « l'agression de ces trois fonctionnaires » par Bruno Bartocetti du Syndicat USGP-Police. A noter, que la veille, une « source proche de l'enquête » indiquait dans un autre article de L'AggloRieuse que c'était un policier en civil appartenant à une unité de la Sécurité publique de l'Hérault qui [avait] tiré pour neutraliser un supporter qui brandissait un fumigène, ce qui est interdit ». Affaire à suivre...

Mise à jour du 23 septembre, à 12h20 : Selon une information de nos confrères de Midi Libre, « le rapport du médecin légiste a confirmé que la blessure avait été provoquée de façon quasi-certaine par le tir de Flash-Ball ». Rédigé hier soir en fin de journée, ce rapport réduit à néant l'hypothèse émise par le commissaire divisionnaire de la sécurité publique DDSP 34, selon laquelle une « bombe agricole » qui aurait été lancée par des supporters contre les agents de la BAC serait peut-être à l'origine de la grave blessure à l’œil de Casti. A suivre, très vite, sur Médiaterranée Languedoc-Roussillon, un nouveau point sur cette triste affaire, où les versions des uns divergent grandement de celles des autres !

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