Présidentielle 2012 : une France coupée en deux, à l'extrême
Par nicolas éthèvePublié le
Les urnes ont parlé en France où se déroulait, ce dimanche, le 1er tour de l'élection présidentielle. Après avoir avoir été dévoilé sur la Toile mondialisée, notamment par des quotidiens belges et suisses, ainsi que par l'Agence France Presse, au travers de sondages « sortis des urnes » reconnus pour leur efficience, le classement des premiers résultats a été officiellement annoncé au moment sacro-saint, mais aujourd'hui désuet, de 20h...
Sans surprise, donc, voici le classement officiel à ce stade du dépouillement des urnes, sachant que les résultats s'affineront au fil de la soirée et du comptage des votes enregistrés dans les grandes métropoles urbaines du pays : François Hollande (PS), 28,40% ; Nicolas Sarkozy (UMP), 25,50% ; Marine Le Pen, 20% ; Jean-Luc Mélenchon, (Front de Gauche), 11,70% ; François Bayrou (MoDem), 8,70%.
Dans la perspective clivée d'un paradigme gauche-droite, si l'on cumule, dans le carré de tête, les résultats de François Hollande à ceux de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que ceux de Nicolas Sarkozy à ceux de Marine Le Pen, les citoyens français se retrouvent respectivement avec ces résultats : 40,10 % (pour François Hollande et Jean-Luc Mélenchon) et 45,50% (pour Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen).
Un certain 22 avril 2012...
Sans poursuivre cette déclinaison plus avant, dans le cumul électoral des blocs gauche (44,60%) et droite (46,90%), l'électorat ayant nécessairement une certaine volatilité salvatrice ; et sans connaître encore la totalité des appels aux reports de votes, en rappelant, encore une fois, qu'aucun des candidats républicains en lice, dans quelque élection que ce soit de par le monde démocrate, il semble à peu près certain que la France se retrouve une nouvelle fois étrangement coupée en deux, mais cette fois-ci plus que jamais à l'extrême...
Dans ce contexte, le centre, incarné par François Bayrou et ses 8,50 %, se retrouve potentiellement dans une position de faiseur de roi. En attendant de connaître la suite de l'évolution de ce scrutin, dont le 2ème tour se déroulera le 6 mai prochain, il est important de souligner ici cette évidence : les instituts de sondage signent encore une fois leur échec, après les élections présidentielles de 2002 et 2007, Marine Le Pen engrangeant pour sa première candidature présidentielle un score historique pour le Front National dans ce type de scrutin, sans que cela n'ait été prévu ces dernières semaines. Ce qui n'a rien d’étonnant, puisque les instituts de sondages connaissent eux-mêmes, depuis longtemps, leur difficulté à quantifier le vote Front National...
Toutes proportions gardées, comme nous l'avions annoncé ici sur Médiaterranée, suite à l'affaire Merah, ce premier tour du 22 avril 2012 est un succédané du 21 avril 2002. C'est un nouveau séisme politique...
N.E
Mise à jour du 24 avril 2012, 10h30 : Voici les résultats définitifs délivrés par le ministère de l'Intérieur, pour ce 1er tour de l'élection présidentielle française : François Hollande (28,63%), Nicolas Sarkozy (27,18%), Marine Le Pen (17,90%), Jean-Luc Mélenchon (11,11%), François Bayrou (9,13%), Éva Joly (2,31%), Nicolas Dupont-Aignan (1,79%), Philippe Poutou (1,15%), Nathalie Artaud (0,56%), Jacques Cheminade (0,25%). Dans cette configuration marquée par une très forte participation électorale (79,47%), et en exceptant toujours le score du candidat du Modem François Bayrou (9,13%) qui a indiqué dimanche soir qu'il prendrait « toutes [ses] responsabilités » après s'être entretenu avec les deux candidats encore en lice au second tour, le bloc de gauche rassemble 43,76% des voix, tandis que le bloc de droite représente 47,12% des suffrages.
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