Montpellier : Jean-Pierre Moure veut être « un maire du quotidien »
Par nicolas éthèvePublié le
Il l'a fait ! Micro en main, sur la terrasse du Riche de la Place de la Comédie, Jean-Pierre Moure a annoncé sa candidature à la candidature socialiste pour les municipales de 2014 à Montpellier, devant plusieurs centaines de personnes, badauds compris.
Une demi-heure durant, le président de Montpellier Agglomération a fait vivre son discours fleuve de 7 pages où il a délivré tous les fondamentaux de son engagement : rassembler son parti autour de sa candidature annoncée, puis rassembler Montpellier victime d'un « coup de vieux », selon lui, afin de lui offrir un « vrai rebond ».
La réponse du berger à la bergère
Au-delà de cette « pique » adressée sans la nommer à Hélène Mandroux, l'actuelle maire socialiste candidate à sa propre succession, Jean-Pierre Moure a aussi expliqué le maire qu'il voulait être, en égratignant le maire de la commune : « je veux devenir un maire du quotidien. Pas un maire distant. Un maire ancré dans la vraie vie des gens. Je veux être un maire qui voyage... de Port-Marianne à Euromédeçine, du Petit-Bard à la Pompignane, de La Paillade à Saint-Martin ».
Autre pique, bien sentie, adressée à Hélène Mandroux et à Philippe Saurel, l'autre candidat socialiste déclaré, qui exerce, comme Hélène Mandroux, dans le champ médical : « je ne suis ni anesthésiste, ni dentiste... » Ce qui n'a pas empêché le créateur de la marque Montpellier Unlimited d'établir ce diagnostic : « Une ville qui déprime, c'est une ville qui ne s'aime plus. Et une ville qui ne s'aime plus, c'est une ville qui s'abandonne. Montpellier doit asseoir son rayonnement et s'envisager comme une métropole méditerranéenne ».
De nombreuses personnalités présentes
Dans son discours, Jean-Pierre Moure a également ciblé les maux dont souffre Montpellier, avec « 13,5 % de la population active (…) en recherche d'emploi » (« un taux qui avoisine les 40% dans les quartiers difficiles »), mais aussi « un habitant sur quatre (…) sous le seuil de pauvreté » et « trois quarts des Montpelliérains (…) éligibles au logement social ».
Tout cela, devant un parterre de personnalités économiques (André Deljarry, le président de la CCIT de Montpellier), culturelles (Talaat El Singaby, directeur du Festival des Internationales de la guitare, et Jean-Marie Sevestre, PDG de la librairie Sauramps) et sportives (Nicollin père et fils, les propriétaires du Montpellier Hérault Sport Club, et Rémy Lévy, le président du MAHB). Mais aussi, bien sûr, de nombreuses personnalités politiques, dont Jacques Martin, Christiane Fourteau, Jean-Louis Gély, Gabrielle Deloncle, Robert Subra, Eve Beccaria, Christophe Morales et Robert Subra, qui sont tous membres de la majorité du conseil municipal de Montpellier. Et la famille de Georges Frêche, auquel Jean-Pierre Moure a rendu un hommage appuyé, était également présente, avec Julie (secrétaire de la 1ère section socialiste de Montpellier) et Claudine Frêche (présidente de l'office HLM de l'Agglomération de Montpellier).
« Montpellier a besoin d'unité »
« Que vous soyez élu sortant, militant socialiste, simple anonyme, représentant d'association ou d'un corps constitué, responsable d'entreprise, compagnon de route ou observateur de la vie politique locale, vous êtes avant tout Montpelliérain et vous avez comme moi, cette ville dans le cœur », leur a lancé, Jean-Pierre Moure, comme à tout le reste de l'assistance, au début de son discours.
Un discours conclu ainsi : « Montpellier a besoin d'amour. Montpellier a besoin d'unité et Montpellier a besoin d'énergie. C'est à ce prix que chacun pourra vivre et réussir sa vie à Montpellier. Je dis bien réussir sa vie, et pas réussir dans la vie. Nous ne devons plus perdre de temps pour travailler au Montpellier de 2014 et au-delà. Nous devons nous y mettre dès à présent. Avec vous, au service des Montpelliéraines et des Montpelliérains, nous porterons, une candidature de projet, une candidature de rassemblement ».
Quid du meilleur candidat ?
Sur ce dernier point, Jean-Pierre Moure en est convaincu : il est « le meilleur candidat de rassemblement », donc le meilleur candidat pour Montpellier 2014 ; et il a aussi ses entrées à Solférino et à l’Élysée, comme il l'a souligné ce matin, alors qu'Hélène Mandroux a demandé, ces derniers jours, son investiture à Harlem Désir. Reste à savoir comment les socialistes trancheront au niveau national cette situation nécessairement ubuesque, dans la configuration d'un maire sortant PS, où trois candidats socialistes sont d'ores et déjà déclarés candidats à la candidature, à un an des municipales ! Et surtout, comment les Montpelliérains la recevront...
Ce qui est sûr, c'est que le QG de campagne de Jean-Pierre Moure ouvrira très bientôt ses portes sur la Place de la Comédie... Juste en face du café Riche, où le président de Montpellier Agglomération a exclu toute possibilité de ticket avec Hélène Mandroux, en estimant que « le temps est venu d'apporter des solutions aux habitants en portant des politiques publiques qui seront d'autant plus globales et concrètes qu'un même exécutif sera à la tête de ces deux collectivités ». Fermez le ban !