Le candidat du Parti Socialiste n'a pas mâché ses mots dans la capitale régionale. (DR)

Montpellier : Hollande étrille Sarkozy et relativise Mélenchon

Viendra ou viendra pas à Montpellier ? La question c'est longtemps posée pour François Hollande, le candidat du PS à l'élection présidentielle française. Avec, en toile de fond, les ennuis judiciaires de Robert Navarro, qui, faisant toujours l'objet d'une plainte du PS déposée contre X, pouvait constituer, selon de nombreux observateur, un risque d'emballement médiatique très préjudiciable pour le candidat socialiste, en ces temps de campagne électorale. Même si l'affaire n'a pas été jugée, Robert Navarro étant seulement à ce jour, au stade d'une possible mise en examen, suite à la levée de son immunuité parlementaire prononcée par le Sénat...

A 24 jours de l'élection présidentielle, François Hollande est venu. Et il est venu chauffé à bloc. Attendu ce jeudi au congrès de la FNSEA pour son grand oral comme six autres candidats à la Présidentielle, François Hollande s'est ensuite rendu devant le Pavillon Populaire, à deux pas de la place de la Comédie, sur l'Esplanade Charles-de-Gaulle, où quelques milliers de citoyens l'attendaient. Pour un rassemblement inter-générationnel et cosmopolite, manifestement en attente d'une alternance, à la tête de la République française. Son enthousiasme s'est déchaîné dès l'arrivée du candidat du « changement ». Et François Hollande l'a bien senti.

En dépit d'une voix un peu cassée, le vainqueur des primaires citoyennes s'est galvanisé. Décontracté, mais tranchant, il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère. Sur tous les sujets : justice, vote utile, bilan de Nicolas Sarkozy, stratégies de campagne, retraites, emploi, pouvoir d'achat... La liste est longue. Médiaterranée Languedoc-Roussillon vous propose de revivre ici les temps forts de ce discours de 37 minutes, comme si vous y étiez.

Voir la vidéo du discours intégral de François Hollande à Montpellier :

« Je me devais de venir à votre rencontre »

« J'étais invité par les organisateurs agricoles aujourd'hui à Montpellier. Je n'étais pas le seul, tous les candidats étaient invités. (…) Mais je me devais de venir aussi à votre rencontre. J'avais donné l'information à nos amis de l'Hérault et de Montpellier et voilà qu'en quelques jours, j'allais dire en quelques heures, vous êtes ici rassemblés. Et c'est impressionnant ! Parce que vous avez compris que l'élection qui venait dans un peu plus de trois semaines est essentielle pour l'avenir de notre pays. Vous avez compris que j'étais devant vous le candidat qui devait réussir le changement ! Et qu'une mission m'avait été donnée par les primaires citoyennes, un devoir, celui de permettre la victoire. Moi je ne suis pas un candidat seulement pour faire le meilleur résultat et je le respecte, je respecte toutes ces démarches. Moi je suis le candidat qui doit demain, si les Français veulent changer, être le prochain président de la République. Alors vous m'avez convié sur une place chargée d'histoire. J'ai là toutes les forces de l'esprit qui m'accompagnent. Celles de Jean Jaurès, mais aussi le Front Populaire, Léon Blum, puisque c'est ici qu'a été fêtée cette victoire... Et je n'oublie pas non plus le visage de François Mitterrand, parce que c'est ce visage-là qui, en 1981, quand il est apparu sur les écrans de télévision a donné tant de fierté à ce peuple de gauche qui attendait, attendait depuis des années et des décennies pour qu'enfin le changement puisse venir. Là encore, c'est la même responsabilité, celle qui m'est donnée, le même mouvement, celui que vous créez, de produire cette victoire qui changera le destin de notre pays ».

La question de l'élection : « est-ce que les Français veulent changer ? »

« La question qui est posée dans cette élection, elle est simple : « est-ce que les Français veulent continuer cinq ans de plus une politique qui a échoué » ou « est-ce que les Français veulent changer » ? Redresser la France dans la justice et s'élever autour d'une cause qui nous dépasse, chacune, chacun d'entre nous. Mais qui est la plus belle qui soit : celle de permettre à la jeunesse de France ici présente, de vivre mieux, de réussir, de prendre sa place. Est-ce que nous sommes capables, enfin, de faire respecter la promesse républicaine que nous avons adressée à nos enfants et que nous avons tant de peine aujourd'hui à honorer ? Est-ce que nous voulons mettre tous les moyens pour que l'école, l'école de la République, puisse enfin retrouver les moyens qui lui ont été retirés ? Est-ce que nous voulons permettre à chaque jeune d'être accompagné dans un parcours d'autonomie pour trouver à la fin de sa démarche l'emploi qu'il attend ? Est-ce que nous voulons enfin promouvoir ce contrat de génération, dont j'ai fait dans la campagne la proposition centrale, contrat de génération qui permettra à l'employeur qui garde un senior, de pouvoir embaucher un jeune avec un contrat à durée indéterminée ? Parce que je veux réduire la précarité qui frappe tant de jeunes de moins de 30 ans qui ne peuvent pas rentrer sur le marché du travail.(...) Petits boulots, (...) CDD, (...) nous devons mettre un terme à cette humiliation que nous imposons à la jeunesse de France ».

De l'utilité du « vote utile »...

« Si les Français le veulent, le changement, il faudra le réussir justement, à la veille de ce premier tour. Traduire cette aspiration, ce désir, cette volonté, du changement. (…) Eh bien moi je dois leur dire ma vérité, elle est toute simple : c'est au 1er tour qu'il convient de donner la force nécessaire au candidat qui va représenter le changement. J’entends la colère, j’entends la souffrance de beaucoup de nos concitoyens. Il n'en peuvent plus... Il n'en peuvent plus de subir les 4 millions d'entrées au chômage, de subir l'angoisse de perdre éventuellement son emploi, la pression, la souffrance au travail, l'accès le plus difficile au logement, la santé... Je sais également combien les enseignants, les personnels de l'école ont vécu avec épreuve, parfois avec colère, les moyens qui leur ont été retirés pour assurer l'égalité des chances. Je sais tout ça ! Je rencontre tant de révoltes humaines qui n'en peuvent plus, certains même qui veulent par leur abstention se mettre de côté, je les retiens, je leur dis : « mais c'est maintenant, oui maintenant, qu'il convient de vous exprimer, confirmer votre exigence ». Il y en a beaucoup qui pensent affirmer avec plus de force, encore une colère, et ils en ont bien le droit, mais moi je veux créer toutes les conditions de la victoire ».

A propos du candidat sortant, Nicolas Sarkozy...

« J’entends, je vois à la télévision le candidat sortant. (…) Vous le connaissez son bilan... Un chômage qui a augmenté de plus de 30% en 5 ans. Chômage qu'il avait promis de réduire à 5% de la population active et qui va bientôt dépasser les 10%. Le pouvoir d'achat qu'il avait promis de respecter, d'augmenter et qui s'est finalement abîmé, abaissé. Et sans parler des pouvoirs de la République et dont son devoir était d'assurer le respect et qui ont été à chaque instant contournés, voire hélas parfois (…) abîmés. Donc, faute de pouvoir présenter son bilan, il abat des propositions. Chaque jour une nouvelle ! Je félicite ses conseillers d'une telle ingéniosité, d'une telle imagination, je suis admiratif devant tant d'improvisation... Mais que ne l'ont-ils fait depuis 5 ans ? Et certains me soufflent depuis 10 ans, parce qu'ils sont au pouvoir depuis 10 ans, et ils viendraient maintenant nous dire qu'ils ont les solutions des problèmes qu'ils auraient eux-même créés. Et comme il ne peut pas convaincre au-delà, il enfourche une nouvelle fois le cheval de la sécurité. Comme si d'ailleurs il avait des preuves à administrer ! Depuis 10 ans, les violences aux personnes ont augmenté ! Depuis cinq ans, les effectifs de police ont diminué. Depuis, hélas, trop longtemps, les quartiers ont été laissés à l'abandon par la République. Eh bien voilà encore qu'il a trouvé sa cible : l'étranger, l'immigré... Parce que ce serait finalement de l'immigration que viendraient tous nos problèmes... Je croyais que c'était l'apanage des caricatures de l'extrême-droite que de nous faire ce type d'argumentations et de peurs. Mais, je vois bien la manœuvre, aller chercher les électeurs de l'extrême-droite pour rehausser le niveau du premier tour. Pour arriver en tête et ensuite dire : «  eh ben, finalement, une nouvelle fois, tout deviendrait possible ! » Eh bien non, ce ne sera pas possible, parce que vous en déciderez ! »

De l'usage en cours et à venir des peurs

« Dans ces trois semaines qui restent, ou un peu plus, avant le premier tour, ils utiliseront — et le candidat sortant en tête — tous les arguments de la peur. Ils diront aux Français : « Attention, la Gauche revient, elle est là, elle va vider les caisses ». Mais c’est fait, les caisses sont vides, ils nous l’ont dit, et ils l’ont fait ! « Attention, nous diront-ils, ils vont endetter le pays ». Mais c’est fait, la dette est à un niveau historique ! « Attention, ils vont détériorer, dégrader la compétitivité de l’économie française ». Mais c’est fait : 70 milliards d’euros de déficit, et les agences de notation qui ont dégradé la note de la France en ce début d’année ! Ils nous diront : « Ils vont mettre en cause l’industrie nucléaire ». Je vois d’ailleurs le candidat faire campagne dans toutes les centrales ! Alors que nous avons simplement dit que nous allions réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité, parce que nous voulons faire monter aussi les énergies renouvelables, les économies d’énergie qui créeront des emplois. C’est ainsi que nous défendons l’indépendance nationale !
Ils diront tant de choses… Que nous voulons régulariser tous les sans-papiers, alors que nous avons dit, répété, que nous le ferions dans la clarté, dans la transparence, au cas par cas. Mais le mensonge, la caricature, la peur seront leurs seules armes. Et puis, les voilà encore qui voudraient nous dire que si nous arrivons, la laïcité serait mise en cause. Comment ? La laïcité, c’est le bien de la République. La laïcité, c’est ce que des générations avant nous ont bâti. La laïcité, c’est la liberté de conscience, la liberté de culte, mais c’est aussi la garantie que l’Etat est aujourd’hui en capacité de permettre à chacune et à chacun de vivre ensemble dans la dignité et dans le respect, mais aussi dans des valeurs communes qui ne doivent être à aucun moment influencées par quelque religion que ce soit. Ce qui exige d’avoir, pour celui qui exerce la plus haute responsabilité de l’Etat, le sens des mots, l’intelligence du vocabulaire et la précaution nécessaire. Il n’y a aucun citoyen, aucune citoyenne qui ait une apparence ici. Il n’y a ici que des citoyens de France, de toutes couleurs, de toutes origines, de tous parcours. Moi, je ne regarde jamais la religion en regardant un visage, je regarde le citoyen ! »

Les clés de la relance économique

« Rien, je vous le dis, ni les peurs, ni les instrumentalisations, ni les manœuvres, rien n’empêchera le changement. Le changement il est là, il est à notre portée. Le changement, c’est celui que beaucoup attendent, d’abord pour que l’emploi soit considéré comme la première priorité. Parce que c’est de l’emploi que nous avons aujourd’hui la première nécessité ! L’emploi comment ? Par de la croissance, par du redressement productif, par la banque publique d’investissement que nous créerons, par l’accompagnement des PME, par le contrat de génération, par l’emploi pour les jeunes (...). L’emploi, par une véritable formation pour les demandeurs d’emploi. Chaque demandeur d’emploi aura un contrat de formation pour trouver, à l’issue de cette période, un nouvel emploi. Nous nous appuierons sur les collectivités locales. Ce sera un nouvel acte de décentralisation pour donner davantage de force aux territoires. La croissance, nous la soutiendrons par une stimulation de l’investissement. Est-il normal qu’une entreprise qui verse des bénéfices à ses actionnaires ait le même taux d’imposition sur les sociétés que lorsqu’elle réinvestit son profit pour l’embauche, pour l’exportation et pour la compétitivité ? Non ! Nous distinguerons l’impôt sur les sociétés selon que le bénéfice est affecté aux actionnaires ou à l’investissement ».

Une renégociation du traité européen en vue

« L’emploi, la croissance, c’est d’ailleurs la raison qui m’a conduit à demander, au lendemain de l’élection présidentielle, si les Français m’en ont donné mandat, de renégocier le traité européen. Moi, je ne peux pas accepter que l’Europe soit soumise à l’austérité ! Les disciplines sont nécessaires, bien sûr. Il nous faut réduire notre endettement. Il nous faut accepter un certain nombre de rigueurs dans la gestion de nos finances publiques. Mais l’austérité ne peut jamais conduire au rétablissement de nos comptes, parce qu’elle se diffusera partout et nous empêchera d’avoir les recettes que la croissance, elle seule, peut procurer. Donc, nous avons besoin de renégocier ce traité. Et les Européens nous regardent, nous attendent aussi. Ils se disent : « Qu’est-ce qu’il va se passer en France ? Est-ce que cela va être le même président ou un autre ? ». Je sais bien que les conservateurs soutiennent plutôt le candidat sortant. C’est normal, c’est légitime, il est conservateur ! Mais il y en a même parmi ceux-là — je ne veux pas lire dans leurs pensées — qui se disent : « Finalement, ce ne serait pas forcément mal qu’il y ait le changement en France ; cela donnerait une nouvelle impulsion, une nouvelle confiance, une nouvelle croissance, un nouveau respect, une nouvelle considération ». Parce qu’en Europe aussi, les peuples veulent changer. Et ils nous attendent ! Ce changement, il est aussi celui de la justice. La justice, elle a tant manqué depuis cinq ans ! Autant de décisions, de choix, toujours pour les mêmes. Cadeaux fiscaux au début du mandat, et augmentation de la TVA pour tous les Français à la fin ! Irresponsabilité budgétaire au début à cause de ces faveurs distribuées, et maintenant austérité pour tous ! La justice ! Où était le principe de justice lorsque ceux qui avaient commencé tôt, travaillé 40 ans, 41 ans, 42 ans, 43 ans ont été victimes d’une réforme des retraites particulièrement inéquitable ? Eh bien moi, je le dis ici, tous ceux qui ont commencé à 18 ans, qui ont leurs 41 années de cotisation pourront partir à 60 ans dès le lendemain de l’élection présidentielle. »

Vous avez dit justice ?

« Justice ! Où a-t-elle été quand l’accès aux soins a été rendu plus difficile : dépassements d’honoraires, augmentation des taxes sur les mutuelles, difficulté à trouver un médecin, encore davantage un spécialiste ? Où l’hôpital a été considéré comme une entreprise et pas comme un service public ? Où la réforme de la dépendance a été renvoyée à plus tard, alors que tant de familles sont confrontées à cette difficulté. Et je pense aussi aux personnes handicapées qui avaient tant espéré en 2007 – tant elles avaient été, elles aussi, abreuvées de promesses –, et qui, en définitive, sont de nouveau discriminées dans l’emploi, dans le logement et même dans l’accès aux bâtiments publics. Oui, l’injustice a été au cœur, en définitive, du mandat de Nicolas Sarkozy.
Eh bien nous, nous devons être le candidat de la justice, de l’égalité, de la solidarité, de la dignité ! Et c’est pourquoi j’engagerai dès le lendemain de l’élection la réforme fiscale. Ah, la réforme fiscale ! Il y en a qui la redoutent. Encore que… L’été dernier, j’avais lu avec beaucoup d’intérêt une pétition de chefs d’entreprise importants qui demandaient à être taxés. Je les avais entendus. J’avais voulu répondre à leurs revendications, à leurs sollicitations. Et donc, dans le cadre de la réforme fiscale, j’avais dit que les revenus du travail devaient être fiscalisés comme les revenus du capital, ou les revenus du capital comme les revenus du travail, que nous allions plafonner les niches fiscales et introduire un taux de 45 % pour les hauts revenus. Mais je n’avais pas tout vu ! Un de ces signataires a cru bon de s’augmenter, lui, de 16 millions d’euros ! J’avais anticipé, puisque j’avais fait la proposition qu’au-delà de 1 million d’euros – on doit pouvoir vivre, à mon avis, au-delà de 1 million d’euros par an – eh bien ce serait le taux de 75 % qui s’appliquerait. Je ne dis pas cela pour punir, pour spolier. Je dis tout simplement qu’il y a des règles dans la République, qu’il y a des limites à poser, qu’il y a des décences à avoir. Il n’est pas possible de demander à tous les Français des efforts et, quand on est au plus haut sommet – ou de l’Etat, ou des entreprises – de s’en exonérer. Eh bien non ! Il y aura l’exemplarité. C’est ce que j’appelle le patriotisme économique – et il peut même y avoir un patriotisme fiscal ! Oui, chacun, chacune doit prendre sa part. Mais ceux qui ont reçu le plus doivent davantage contribuer au bien public que les autres !
(…) Et sur la justice, ah, la justice ! Nous n’entravons pas son processus, même quand elle peut concerner un de nos proches. Non ! La justice sera indépendante. Les Parquets seront maintenant indépendants du pouvoir politique. L’exécutif n’interférera pas dans les affaires individuelles. Et il n’y aura aucun Premier ministre qui fera des commentaires sur le déroulement d’une procédure judiciaire comme je l’ai entendu ce matin ! Les juges travailleront comme ils l’entendent, même si cela peut les effrayer – parce qu’il y a là, sans doute, quelque crainte du côté de la Droite. Moi, je n’en sais pas davantage. Et je me garderai bien de faire des commentaires, pour ne pas finalement, avoir à me reprocher ce que je peux également mettre en cause chez nos concurrents. Non ! Laissons la justice travailler en toute liberté, en toute indépendance ».

Les premières mesures de la présidence Hollande

« Notre volonté est intacte ! Notre lucidité est grande. Nous savons bien que nous ne pourrons pas tout promettre. Méfiez-vous, d’ailleurs, de celles et ceux qui vous en font ici ou là l’incantation ou l’illusion. Moi, je veux devant vous – parce que je ne veux pas vous décevoir au lendemain de l’élection présidentielle –, je veux vous dire la vérité. Je veux vous dire ce que je ferai au lendemain de l’élection présidentielle. La première décision sera d’augmenter immédiatement l’allocation de rentrée scolaire de 25 %. La deuxième décision sera d’engager la réforme fiscale dès l’été. La troisième décision sera de rétablir, pour ceux qui ont cotisé 41 années, le droit de partir à la retraite à 60 ans. Et avant tout cela, j’aurai constitué le gouvernement avec toutes celles et tous ceux qui voudront contribuer au redressement de la France – et je n’en écarterai aucun. Toutes les bonnes volontés devront être réunies, rassemblées. Ce gouvernement sera constitué avec autant de femmes que d’hommes et représentera la diversité de notre société. Eh bien le gouvernement et, bien sûr, le chef de l’Etat auront comme première précaution de réduire leur propre rémunération de 30 % et de faire en sorte que les premières économies concernent le fonctionnement de l’Etat – pour que chacune, chacun soit bien convaincu que diriger la France n’est pas un privilège, mais une mission, un devoir ! Que diriger la France n’est pas une captation du pouvoir pour soi-même ! Ce n’est pas décider de tout, sur tout, partout, mais faire en sorte que tous les acteurs publics, privés, les partenaires sociaux, les collectivités locales soient ensemble portés par le même mouvement de changement. Oui, nous ferons en sorte, aussi, de faire prévaloir l’impartialité de l’Etat. Nous ne choisirons pas les dirigeants de notre pays, les hauts fonctionnaires, selon leur loyauté à l’égard du chef de l’Etat, mais à l’égard de l’Etat lui-même ».

La conclusion, en attendant le 22 avril prochain

« Rien, mes amis, rien n’empêchera le changement ! Ni les forces coalisées de la Droite – parce que reconnaissons qu’il a tout fait pour qu’il n’y en ait pas d’autres : il les a tous écartés, de gré ou de force, je ne sais – ils ne sont pas d’ailleurs très loquaces pour témoigner de leur soutien. Mais il n’y a qu’un candidat de Droite qui, d’ailleurs, essaie de faire quelque lien avec l’électorat d’extrême-droite. Cette Droite-là ne veut rien céder ! Et donc nous serons dans cette campagne face à des forces puissantes : forces de la Droite, forces de l’argent, forces de la réaction et, si je puis dire, des peurs coalisées. Eh bien, par rapport à ces forces-là, nous devons en créer une plus grande encore, plus puissante, qui s’appelle la volonté du peuple français ! Il me revient de la porter, cette volonté ! Et de vous demander de me donner la dynamique, la capacité, la force, la légitimité de pouvoir rassembler ! Rassembler ! Rassembler dès le premier tour ! Rassembler ensuite toutes les forces de la Gauche – nous en avons besoin – au second tour ! Rassembler les Français pour leur dire que notre destin est maintenant de nouveau possible entre leurs mains. C’est eux qui vont décider de leur avenir ! C’est nous qui allons porter le changement ! Le changement, c’est maintenant ! Le changement, c’est le 22 avril ! Le changement, c’est celui d’une Gauche qui veut faire avancer la France. Le changement, c’est la candidature que je porte devant vous pour la France et pour la République ! »