Marseille : Les lycéens donnent le coup d’envoi du PriMed

Dans trois semaines, Marseille accueillera le 17e PriMed, festival méditerranéen du documentaire. Mardi, les lycéens marseillais étaient réunis pour élire le lauréat du prix MPM Averroès Junior. Et le vainqueur est...

Motus ! Pas le droit de le dire... Impossible de révéler quoique ce soit jusqu’au 21 juin, date à laquelle l’ensemble des douze prix décernés lors de cette édition du PriMed seront attribués. “Le résultat du vote est soumis à embargo” a même annoncé très solennellement l’organisateur à la centaine de lycéens qui venaient de faire leur choix. 

Nul doute qu’ils sauront tenir leur langue, Médiaterranée en fera de même. En revanche, lors des échanges qu’ils ont eus avant de désigner le vainqueur, la parole ne leur a pas manqué. Les débats qui ont précédé leur vote étaient à la fois passionnés et passionnants.

Pour la première fois cette année, le Centre Méditerranéen de la Communication Audiovisuelle (CMCA), qui organise le PriMed, a convié quatre lycées marseillais pour attribuer le prix MPM Averroès Junior. 

Auparavant, les élèves de la section cinéma du lycée St Exupéry étaient chargés de cette mission. Cette fois, ce sont cinq classes des lycées Marcel Pagnol, Marseilleveyre, Sacré-Coeur et Périer qui ont hérité de cette responsabilité. 

Avec en plus, un travail en amont réalisé avec leurs enseignants respectifs pendant plusieurs semaines. Sur les 31 documentaires qui seront présentés pendant le PriMed, du 17 au 22 juin, six avaient été sélectionnés pour figurer dans cette catégorie “Junior”.

Les élèves ont regardé chaque film, en ont discuté en classe, et leur ont attribué une note. Puis, lors du rendez-vous de mardi, dans l’hémicycle de Marseille-Provence-Métropole (MPM), au Pharo, la confrontation des idées a eu lieu. 

Des films aux thématiques complexes

Pendant plus de deux heures, les lycéens ont débattu entre eux, échangeant leurs ressentis, leurs points de vue, jusqu’au verdict des urnes. A l’issue du vote - très serré, c’est la seule indication que nous dévoilerons -  certains étaient déçus, d’autres ravis, mais tous étaient enthousiastes d’avoir participé à l’aventure. 

Par leur maturité, et la qualité de leur propos, ils ont surtout démontré un grand intérêt pour les problèmes de société qu’abordaient les films. Les thématiques traitées par les six œuvres en compétition étaient pourtant toutes très complexes : 

- la crise économique, dans “Italy, love it, or leave it”

- la guerre d’Algérie, dans “Guerre d’Algérie, la déchirure”

- l’exil, dans “Tinghir-Jérusalem, les échos du Mellah”

les conditions de vie des gitans d’Espagne, dans “A house for Bernarda Alba”

la pollution, dans “Méditerranée, une soupe de plastique”

les conséquences de la guerre, dans “Une jeunesse bosnienne”

“Moi, le documentaire, sur la guerre d’Algérie, m’a tout appris sur sur cette période, c’était vraiment passionnant”, explique Rayane, élève de seconde à Marcel Pagnol. “Moi, c’est le film sur l’Italie que j’ai aimé. Malgré le sujet de la crise, c’était original et drôle”, lance Laurie, sa camarade. “Moi c’est celui sur les gitanes que j’ai préféré, parce que pour une fois, ça mettait en valeur les gens du voyage”, complète Madina. 

Mme Freschel, leur professeur de français, et Mme Cristofol, la documentaliste, qui les ont accompagnés, ne se mêlent pas au débat, mais apprécient en observant leur implication dans la démarche. 

Tous seront de nouveau au rendez-vous le 21 juin, au MUCEM pour révéler leur choix lors de la remise des prix par Eugène Caselli, le président de MPM. 

Avec cette initiative très réussie, le PriMed 2013 est d’ores et déjà sur de bons rails. “C’est une première expérience, et elle est très concluante”, se réjouissait François Jacquel, le directeur du CMCA. On a pu constater la capacité des jeunes à s’intéresser aux réalités de l’espace méditerranéen.”

Avec un seul bémol, toutefois : l’absence d’un lycée des quartiers nord. “Ils ont été contactés, mais ils n’ont malheureusement pas répondu à temps à la proposition”, regrettait François Jacquel.

Une raison de plus pour renouveler l’expérience lors de la prochaine édition. 

Le PriMed 2013 se tiendra à Marseille du 17 au 22 juin. Les projections, gratuites, auront lieu au MUCEM et à la Villa Méditerranée. Pour plus de détails, consulter le site du PriMed.