Le dirigeant du Mouvement démocratique et social, Fethi Ghares, a été interpellé mercredi 29 juin en fin de journée. Des policiers en civil l’ont d’abord conduit au commissariat de Bab el Oued avant de revenir à son domicile munis d’un ordre de perquisition.

Il a ensuite été amené vers une destination inconnue. Son épouse a posté sur les réseaux sociaux la vidéo de son arrestation en direct. Elle a également filmé l’appartement mis sens dessus-dessous par les policiers. Ces derniers seraient repartis avec des drapeaux palestiniens et sahraouis.

L’interpellation d’un responsable politique d’opposition dans ces conditions est une première. Du jamais vu, y compris sous le règne de Bouteflika.

« Avec l’arrestation spectacle du premier responsable du MDS –un parti politique agréé-le pouvoir persiste et déclare que les acteurs politiques de l’opposition sont désormais considérés comme des criminels », réagit le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Mohcine Belabbas.

Un discours d'oposition

Un autre dirigeant du MDS, Ouahid Benhalla, a été condamné à un an de prison sous le chef d’inculpation habituels « d’incitation à attroupement non armé » pour sa participation régulière aux manifestations du Hirak. Il avait été arrêté à la descente d’un bus.

Faute d’autre possibilité d’expression, Fethi Ghares diffuse souvent des vidéos sur Facebook où il dénonce les nombreuses arrestations de militants du Hirak et développe un discours d’opposition correspondant à la ligne de son parti.

Plus de 300 personnes sont actuellement détenues suite à leur présence dans les cortèges du vendredi ou à des opinions exprimées sur les réseaux sociaux, selon le Comité national pour la libération des détenus.

Des universitaires et des journalistes sont convoqués devant les services de police pour de longs interrogatoires. Ils ont en commun d’afficher publiquement leur soutien au mouvement de contestation et de livrer leur point de vue sur la situation politique dans le pays.