France : Sarkozy reconnaît la légitimité des soulèvements populaires dans le monde arabe

Il n’est jamais trop tard pour bien faire ! Et le lieu était sans doute bien choisi pour recoller les morceaux, réajuster la position de la France, restée trop longtemps ambiguë aux premières heures des soulèvements tunisiens et égyptiens.

Reconnaissons au président français le mérite d'avoir trouvé les mots qu'il faut pour rappeler devant les honorables invités au traditionnel dîner du Conseil Représentatif des institutions juives de France (CRIF), la légitimité de l'aspiration des peuples arabes à la démocratie, trop vite expédiée au second plan devant une menace supposée des Frères musulmans sur Israël.

Les événements de Tunisie et d'Égypte ont "une dimension sans doute historique", a déclaré le président français.

"Le peuple tunisien et le peuple égyptien, avec une audace qui les a surpris eux-mêmes, ont dit avec force qu'ils voulaient vivre autrement", a-t-il estimé. "Nul n'a le droit de les condamner pour ce qu'ils ont eu le courage de dire."

Pour Nicolas Sarkozy "ce début d'un printemps des peuples est positif parce qu'il est authentique". Les manifestants tunisiens et égyptiens n'ont pas crié "à bas l'Occident", "à bas l'Amérique" ou "à bas l'Israël", ni attaqué une minorité ou prôné un retour à un âge d'or islamique", a-t-il rappelé.

Et de poser, au détour d'une phrase sur le devoir d'aide à ces mouvements, une question fondamentale qui épingle sans doute une arrière-pensée malheureusement encore très partagée, notamment devant son auditoire du moment : "pourquoi ce qui est bon pour nous leur serait interdit ?"