L'Assemblée nationale française vote la prolongation de l'intervention militaire en Libye

L'Assemblée nationale française a voté mardi la prolongation de l'intervention des forces armées françaises en Libye, après une procédure (débat et vote) de trois heures.

La poursuite de l’intervention militaire a été approuvée par 482 députés, 27 parlementaires ont voté contre.

Outre les élus majoritaires de l'Union pour un mouvement populaire (UMP, au pouvoir), une grande partie des députés d'opposition sont favorables à la poursuite des opérations militaires en Libye.

«Les socialistes vont voter pour la demande du gouvernement», a déclaré la première secrétaire du Parti socialiste (opposition), Martine Aubry, sur la radio française RTL.

Le 19 mars dernier, une intervention militaire aéronavale avait été déclenchée en Libye par plusieurs pays, dont la France, pour établir une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Depuis le 31 mars, les opérations sont piloté par l'Otan.

Selon la Constitution française, toute opération militaire engagée par l'exécutif doit faire l'objet d'un débat assorti d'un vote, quatre mois après son déclenchement.

«Nous n'avons pas déclaré la guerre à la Libye, mais évité un massacre», a martelé le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé dans un entretien publié lundi par le quotidien Sud Ouest.

«L'intention de Kadhafi était claire : se venger de la population de Benghazi. Nous avons donc eu raison d'y aller, et l'intervention réunit de nombreux soutiens internationaux. Elle se borne à une action aérienne pour protéger les civils», a expliqué M. Juppé.

«Nous savons qu'il ne peut pas y avoir de paix, qu'il ne peut pas y avoir d'équilibre en Libye sans le départ de Kadhafi donc il faut poursuivre», a soutenu Mme Aubry.

En maintenant la pression militaire, la France cherche aussi une issue politique à la crise libyenne tout insistant sur le départ de Mouammar Kadhafi.

«La France est favorable à une solution politique », mais «toute solution politique passe par le retrait de Kadhafi du pouvoir et son renoncement à tout rôle politique», a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro.

Après l'Assemblée nationale, le Senat (chambre haute du Parlement) français doit également se prononcer dans la soirée sur l'intervention militaire française en Libye.

Selon Seilf El Islam Kadhafi, fils du colonel  Kadhafi, la France négocierait directement avec Tripoli. Nombre d’observateurs estiment qu’au stade actuel, le départ du «guide» ne serait plus exigé. Et Paris se préoccuperait surtout de garantir ses intérêts économiques et commerciaux auprès du Conseil National Libyen (CNL) en échange de son soutien.

Sur le terrain, l’enlisement devient de plus en plus évident. Les troupes de Kadhafi font preuve d’une résistance tout à fait inattendue.