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La Grèce dans la tourmente face à ces créanciers, manifestations monstres au cœur d’Athènes

 

Ils sont venus par milliers mercredi 15 juin au matin se poster devant le parlement pour dire « non » au nouveau plan d’austérité en débat. Des manifestants particulièrement déterminés, prêts à l’affrontement avec les forces de police présentes. Le pays est entièrement paralysé par une grève générale. Les Grecs vivent une tranche d’histoire particulièrement douloureuse.

A l’heure où ces lignes sont écrites, les correspondants de l’agence Reuters présents sur place rapportent que des manifestants sont parvenus à rompre le cordon de police qui protégeait les palais présidentiels, affrontant les nuages de gaz lacrymogène.

La police a annoncé 20.000 manifestants, mais ils doivent sans doute être beaucoup plus nombreux à avoir rejoint «les indignés», en grande majorité des jeunes, qui campent au cœur d’Athènes depuis le 25 mai.

Les manifestants de déclarent en « résistance », ils brandissent des banderoles proclamant «No pasaran» (ils ne passeront pas, en espagnol), à l'adresse des créanciers et des partisans du plan d'austérité.

Après un premier plan de rigueur en 2010, le gouvernement socialiste a décidé de poursuivre dans cette voie jusqu’en 2015 pour réaliser 28,4 milliards d'euros d'économies. En échange de cet objectif, il compte obtenir une nouvelle aide financière de l'Europe et du FMI.

Le nouveau plan comprend des mesures draconiennes de hausses d’impôts et de coupes budgétaires. Des privatisations dans les secteurs de l’énergie, des transports et des banques figurent également au programme, qui devraient renflouer les caisses de l’Etat à hauteur de 50 milliards d’euros.

La balle est à présent dans le camp des créanciers qui n’arrivent pas à s’entendre sur les modalités d’aide à la Grèce. L’Allemagne verrait bien les acteurs privés partie prenante du plan de sauvetage. La Banque la Banque centrale européenne (BCE), présidée par Jean-Claude Trichet, craint dans ce cas la réaction des agences de notation qui pourraient alors prendre acte d’une situation de faillite, avec toutes les conséquences que cela suppose sur la zone euros. La BCE étant elle-même détentrice de 190 milliards d’euros de titres de dette grecque.

Selon les prévisions, la dette publique grecque atteindra 362 milliards d'euros cette année (159% du PIB), contre 300 milliards d'euros en 2009 (127% du PIB).