Tunisie: un adolescent de 14 ans tué par balle à Sidi Bouzid

L'adolescent aurait a été tué par le "ricochet d'une balle" et deux personnes ont été gravement blessées dans la nuit de dimanche à lundi à Sidi Bouzid, rapporte lundi 18 juillet l'agence TAP, (officielle) qui cite le chef de la police. Selon la même source les forces de l'ordre ont ouvert le feu suite à des jets de coktails Molotov.

Les violences ont duré jusqu'à 3 heures (4 heures, heure de Paris), et neuf personnes ont été arrêtées. Le garçon est arrivé mort à l'hôpital et son corps a été transféré au service médico-légal de Sfax, selon une source médicale à Sidi Bouzid. Un des deux blessés est dans un état grave et a également été transféré à Sfax, selon cette même source.

Plusieurs postes de police ont été attaqués au cours du week-end, faisant six blessés dont quatre grièvement parmi les forces de l'ordre.

Le premier ministre tunisien, Béji Caïd Essebsi, s'est adressé à la nation lundi 18 juillet, affirmant que "les violences visent à empêcher les élections", mais a assuré que ces dernières auraient bien lieu le 23 octobre comme prévu.

Le ministère de l'intérieur a dénoncé de son côté "certaines forces extrémistes" œuvrant à la déstabilisation du pays.

"Nous espérons que certains partis n'essayent pas de tirer profit de ces troubles", a répété lundi le porte-parole du ministère, Mohamed Hichem Moueddeb, lors du point de presse du gouvernement.

"Manifester est un droit, mais aussi se mouvoir et vivre normalement", a-t-il déclaré, affirmant que les manifestations de ces derniers jours n'avaient rien de "pacifique". "Cela commence calmement puis ça se termine avec des jets de pierre sur les forces de l'ordre", a-t-il relevé.

L'opinion tunisienne manifeste son impatience et s'inquiète de voir les privilégiés de l'ancien régime retrouver tranquillement leur place dans la société. La montée sournoise des islamistes constitue un autre danger qui mobilise la société civile Tunisienne. Le conteste reste dans tous les cas tendu, favorable à l'explosion de foyers de tension et de violence.