festival de carthage.jpg

Tunisie : le Festival de Carthage conserve la clé du succès

Le 44ème Festival International de Carthage a refermé ses portes dimanche 17 août, mettant fin à ce que les organisateurs ont considéré comme l'édition la plus réussie depuis plusieurs années, tant elle a draîné un nombre impressionnant de spectateurs.

"Je pense que les spectacles tunisiens ont été ce qui a attiré le public", estime Najib Belaid, 45 ans. "Cela est peut-être dû à la programmation, et au fait que le directeur du festival ait réussi à trouver le secret du succès à Carthage."

Les festivités de cette année s'étaient ouvertes sur un spectacle tunisien intitulé "Rassemblement et Gaité", dans lequel le directeur Bechir Idrissi traitait de différents aspects de la culture et de la tradition tunisienne, ainsi que des questions liées à la jeunesse.

Plusieurs stars de la chanson arabe participaient à l'édition de cette année, comme Majida El Roumi et Najwa Karam du Liban ; Hani Shaker et Angham d'Egypte ; Latifa Arfaoui, Saber Rebai et Amina Fakhet de Tunisie ; et Kazem al-Saher d'Irak.

Le spectacle de clôture, également très tunisien, avait été baptisé Ya Leil Ya Qamar (Ô Nuit, ô Lune !) par le musicien tunisien Mohammed Garfi, qui présentait des chants et des mouwashahat (terza rima) chantant l'amour et la patrie.

Mohammed Garfi a également présenté plusieurs poèmes arabes sur une musique originale, notamment "Watani jabinak", du poète palestinien Mahmoud Darwish récemment disparu, chanté par Slah Mesbah.

Ce spectacle proposait également des pièces de musique classique du registre mozartien, "Le Mariage de Figaro" et "La Flûte Enchantée".

Intéressé par ce mélange de musique occidentale et orientale, Haitem Hdiri, étudiant en musique, a confié à Magharebia : "C'est une initiative courageuse, car il est difficile de mélanger les deux styles. Il a également utilisé des morceaux d'opéras dans le cadre du Théâtre de Carthage. Mais la musique de Garfi a toujours été un savant mélange du patrimoine oriental et de l'opéra occidental."

Le public a eu des réactions assez variées sur ce spectacle de clôture. Certains l'ont considéré moins bon que ce que Garfi avait présenté en termes de musique, tandis que d'autres y voyaient une bonne initiative novatrice.

"En fait, j'ai été surprise par ce spectacle. On aurait dit que Garfi donnait un cours à ses étudiants à l'université. Je n'ai pas vu le Garfi que je connais dans la présentation des décors musicaux arabes. Ce spectacle ne correspondait pas à un spectacle de clôture de Carthage", a déclaré Anisa Youssef.

Une autre spectatrice, Olfa, âgée de 15 ans, ne partage pas cet avis. "Je suis venue spécialement pour voir ce que Maître Garfi présentait. Il nous a habitués à un travail de qualité, et ne nous a pas déçus avec ce spectacle", explique-t-elle.

Wahid Kouki estime que Garfi a fait le bon choix en sélectionnant des voix telles que celles de Slah Mesbah et Noureddine Beji. "C'est un artiste très fin", explique-t-il, "et je suis toujours à la recherche de telles performances."

oureddine Beji, un musicien tunisien, explique : "Garfi est un grand maître, ses visions sont bonnes. Sa musique est merveilleuse, et il aime les choses difficiles."

Pour Amani, 25 ans : "Carthage est l'un des plus importants festivals arabes. Cette édition nous a réservé beaucoup de surprises et de bons spectacles. Le spectacle d'ouverture était un show présentant la culture et le patrimoine tunisiens sous tous leurs aspects. Le spectacle de clôture était également tunisien, et de superbes voix l'ont animé. N'oublions pas non plus que d'autres spectacles arabes ont attiré de très larges publics, comme celui de Kadhem Saher."

Le prochain grand rendez-vous dans le théâtre romain antique de Carthage sera un festival du cinéma arabe et étranger, du 24 au 31 août.