Le pouvoir syrien concède le principe du multipartisme et intensifie la répression

Le gouvernement syrien a adopté un projet de loi autorisant le multipartisme pour "permettre l'alternance", rapporte l'agence officielle Sana qui a diffusé l'information dans la nuit de dimanche à lundi. La répression ne faiblit pas pour autant. L'armée et la police multiplient assassinats et arrestations de civils.


La mesure figurait parmi les promesses de Bachar Al-assad annoncées lors d'un discours. Elle est supposée mettre fin à l'hégémonie instituée du parti Bass qui détient le pouvoir depuis 1963. Le mouvement de l'ancien président Hafez Al-Assad, père de Bachar, est, selon la Constitution, "le dirigeant de l'État et de la société".

D'autres partis devraient en principe être autorisés, indique l'agence Sana qui précise que les formations seront tenues de respecter la déclaration universelle des droits de l'homme, de ne pas ses constituer sur des bases religieuses ou tribales et de ne pas être issus d'une organisation ou d'un parti non syrien.

De même, "les organes du parti ne doivent comporter aucune formation militaire ou paramilitaire, publique ou secrète" et leurs principes, objectifs et sources de financement doivent être clairement établis, toujours selon l'agence.

L'armée et la police de Bachar Al-assad n'en continuent pas moins à traquer les manifestants, à faire des victimes et à multiplier les arrestations. Bachar Al-assad a visiblement décidé de souffler le chaud et le froid en tirant profit de l'immobilisme de la communauté internationale pour se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir.

Le fait est que les manifestants ne se démobilisent pas. Ils étaient plus d'un million à braver vendredi 22 juillet les forces de sécurité déployées dans les quartiers des grandes villes.

Lundi matin, les chars se sont déployés dans la ville de Homs, dans le centre du pays, où la répression a fait une cinquantaine de morts en une dizaine de jours. La ville est désormais inaccessible, ont indiqué des militants des droits de l'Homme.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé à Londres, La campagne d'arrestation s'est intensifiée dimanche dans les quartiers damascènes de Roukn Eddine et de Qaboune, elle s'est poursuivie dans la nuit à Hajar Al-Assouad et à Sahnayah, autres quartiers de la capitale, Damas.

Lundi matin, plus de 300 avocats se sont rassemblés au palais de justice de Damas pour réclamer la libération de leurs confrères arrêtés ainsi que des prisonniers d'opinion.

Depuis le 15 mars, la répression de la révolte populaire en Syrie a fait près de 1 500 morts civils, entraîné l'arrestation de plus de 12 000 personnes et l'exode de milliers d'autres, selon des organisations de défense des droits de l'homme.