Nations Unies Affaires humanitaires: Les civils palestiniens et israéliens sont ceux qui souffrent le plus du conflit

Suite à une visite de quatre jours la semaine dernière dans les Territoire palestiniens occupés, la secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos a rappelé que les populations civiles palestiniennes et israéliennes étaient les premières victimes du conflit et de la violence.

Elle a également réitéré son appel aux autorités israéliennes pour mettre un terme aux déplacements forcés de populations en Cisjordanie et à l'embargo sur Gaza.

"Il est clair que les civils supportent le poids continu du conflit et de l'occupation", a déclaré mardi Valérie Amos lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, à New York.

Lors de sa rencontre avec les autorités israéliennes, elle a réitéré son appel "à la suspension des déplacements forcés de civils". "C'est illégal au regard du droit international et cela a des conséquences dévastatrices sur le long terme", a-t-elle martelé.

Pour Valérie Amos, les Palestiniens doivent pourvoir bénéficier d'une aide humanitaire tout comme les Israéliens ont le droit de vivre sans peur d'une attaque.

"La violence aveugle doit stopper. Ce qui m'a le plus marqué, c'est que les Palestiniens et Israéliens veulent la même chose, vivre des vies normales, dans la paix, la sécurité et la dignité", a dit Valérie Amos.

La chef de l'humanitaire de l'ONU a aussi déploré l'impact du Mur qui divise une grande partie du gouvernorat de Jérusalem et qui coupe "les communautés de leurs services de bases" et prive certaines familles "d'un l'accès à leur logement".

"J'ai été profondément perturbée par ce que j'ai vu", a insisté Valérie Amos. "J'ai rencontré des familles expulsées de leurs maisons par les communautés des colonies dans les quartiers de Sheikh Jarrah et de Silwan, à Jérusalem-Est. Elles sont confrontées à des violences et des menaces des colonies voisines. Les attaques contre les Palestiniens sont rarement poursuivies devant la justice", a-t-elle précisé.

La chef de l'humanitaire a souligné le sort "de milliers de résidents habitants à Jérusalem-Est qui ont perdu le droit de rester dans la ville" ainsi que les difficultés des Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza qui peinent à avoir accès "à une éducation spécialisée et à des facilités médicales disponibles uniquement à Jérusalem".

"Dans la zone C, une zone sous contrôle militaire israélien qui couvre plus de 60% de la surface de la Cisjordanie, j'ai visité une école d'une seule pièce, sans fenêtre ni d'autres facilités, et où les aménagements sont interdits à cause des règles de planification. C'est un simple exemple de la manière inacceptable dont la santé et le bien-être des enfants sont délibérément minés", a-t-elle affirmé.

Sur Gaza, elle a pointé l'impact négatif de l'embargo exercé par les autorités israéliennes sur l'économie, l'éducation, la santé et les infrastructures d'eau et d'assainissement. Pour la chef des affaires humanitaires de l'ONU, les civils ont été durement affectés par ces restrictions. Elle a rappelé que plus de 1,1 million de Gazaouis dépendent de l'aide alimentaire à cause de l'embargo. Mme Amos a appelé à mettre un terme à cet l'embargo.

Sa visite s'est déroulée alors que de nombreux incidents ont émaillé, durant la mi-mai, la commémoration de la Nakba, l'exode des Palestiniens après la création d'Israël en 1948. Selon la presse, dix personnes ont été tuées et 112 blessées dans le sud du Liban après des échanges de tirs à la frontière entre Israël et le Liban, alors que des réfugiés palestiniens manifestaient côté libanais pour commémorer la Nakba. D'autres incidents violents dans le plateau du Golan et dans les Territoires palestiniens occupés ont également éclaté à l'occasion des cette commémoration.