Les Norvégiens se serrent les coudes dans la douleur
Par N.TPublié le
Des centaines de milliers de Norvégiens se sont rassemblés lundi pour rendre hommage aux soixante-seize victimes (voir notre portfolio). Un rassemblement sans précédent depuis la deuxième guerre mondiale.
Dans la capitale, Oslo, ils étaient au moins cent mille personnes à témoigner de leur compassion dans un pays qui compte 4,8 millions d'habitants.Parmi les personnes venues rendre hommage aux victimes, de nombreux immigrés, musulmans notamment qui restent malgré tout rassurés par l'attitude des Norvégiens à leur égard.
La police norvégienne est désormais convaincue qu'Anders Behring Breivik a agi seul malgré l'évocation par l'auteur de l'attentat d'Oslo et de la tuerie d'Utoya de "deux autres cellules".
"Nous pensons que l'accusé est très peu crédible quand il affirme cela, mais on n'ose pas totalement écarter l'hypothèse", a déclaré un enquêteur.
Dans son manifeste de mille cinq cents pages posté sur Internet le jour du carnage, qui a fait huit morts à Oslo et soixante-huit sur l'île d'Utoya, le militant d'extrême droite affirmait : "Vieil adage : si vous voulez que les choses soient faites, faites-les vous-même."
"Intuitivement, à la lecture du document, on se dit qu'il est seul. C'est comme s'il était perdu dans un monde fabriqué et qu'il ne pouvait pas faire la distinction entre la fiction et le réel, e Les tueurs de masse sont généralement seuls." commente stime Magnus Ranstrop, directeur de recherche au Collège suédois de défense nationale, cité par lemonde.fr.
La police se défend par ailleurs d'avoir ignoré d'éventuelles alertes sur la personnalité du tueur. Le service de sécurité de la police (PST) a indiqué que le nom de Breivik apparaissait une seule fois, sur une liste de cinquante à soixante Norvégiens adressée par Interpol, pour avoir versé 120 couronnes (22 dollars) à une entreprise polonaise pour l'achat d'engrais. Le PST n'a pas trouvé cette raison suffisante pour réagir.
"Je crois que même la Stasi allemande n'aurait pas débusqué cette personne", a déclaré la directrice du PST, Janne Kristiansen, à la presse.
Anders Behring Breivik a admis avoir commis les deux attaques du 22 juillet, tout en niant toute responsabilité pénale.
Il risque vingt et un ans de prison, la peine maximale en Norvège, qui peut être prolongée en cas de risque de récidive.