Italie: une « récession à double creux » qui s'éternise
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L’Institut italien des statistiques (Istat) a rapporté mardi que les chiffres de la pauvreté avaient presque doublé en Italie depuis le début de la crise économique, ce qui brise l’espoir d’une sortie de la récession qui la frappe.
Selon les chiffres de l’Istat, le nombre d’Italiens vivant au seuil de pauvreté est passé de 2,4 millions en 2007 à 4,8 millions en 2012.
Environ la moitié de la population pauvre, soit 2,3 millions de personnes, vit dans le sud de l’Italie, avec plus d’un million de mineurs. Plus de 65% des ménages sont contraints à une réduction de leurs dépenses.
L’Istat ajoute que l’Italie devrait continuer à afficher une croissance négative pour le troisième trimestre 2013. Ceci contrairement aux prévisions des experts qui prévoyaient pour ce troisième trilmestre une sortie de la récession qui la frappe depuis le deuxième semestre 2011.
L’Italie devrait ainsi enregistrer son neuvième trimestre consécutif de croissance négative, avec une « baisse du produit intérieur brut » au troisième trimestre mais qui serait suivie d'une variation positive quoique faible au quatrième trimestre.
Ainsi, affirme l’Istat, "la période de récession, qui a commencé au deuxième trimestre de l'année 2011", devrait s’achever à la fin de cette année 2013, avec un PIB prévu de 1,8 %, à peine sipérieur aux prévisions du gouvernement qui sont de 1,7%.
Après une décennie de croissance molle, l’Italie a glissé dans la deuxième période dans une « récession à double creux » (On parle de récession à « double creux », lorsque l’économie affiche une courte période de croissance après une récession pour retomber aussitôt dans une seconde période de récession) au troisième trimestre de 2011.
Les politiques d'austérité adoptées après que le gouvernement d'urgence de l'ex -Premier ministre Mario Monti a prêté serment à la fin de 2011 ont préservé l'Italie d’une crise financière à la grecque , mais elles ont également aggravé la récession.
Le chômage a atteint un niveau record de 12,2 % et plus de 4 sur 10 des jeunes de moins de 25 ans sont sans emploi, tandis que les soupes populaires connaissent un regain de demandes.
L’association des caisses d’épargne ACRI a quant à elle produit un rapport sur les conséquences sociales de la récession sur la base d’un sondage réalisé par l’institut de sondage IPSOS.
Selon l’étude, 30% des ménages sont directement affectés par la crise, soit 26% de plus que les données comptabilisés en 1012. Une famille sur cinq a déclaré avoir subi une perte d’emploi en son sein, tandis que 15% des personnes font état d’une dégradation de leurs conditions de travail – soit 9% de plus qu’en 2012. Cette année, 3% indiquent ne pas avoir été payés sur une base régulière et 4% avoir été contraints de chercher un nouvel emploi, selon l'enquête.
Parmi les catégories de travailleurs confrontées aux difficultés, figurent des professionnels, cadres et dirigeants qui pour 24% font part dune détérioration de leurs conditions de travail, mais aussi et surtout des retraités, durement touchés par la crise, avec un taux alarmant de 68% des personnes interrogées contre 65% en 2012.