Espagne : le juge Baltasar Garzon fait encore parler de lui
Selon l'AFP, le juge Garzon aurait produit un document indiquant qu’un ou plusieurs élus nationaux de droite (PP) pourraient être impliqués dans une affaire de corruption. C'était jusque-là le cas d'élus locaux ou régionaux de Madrid et de Valence.
L'opération anticorruption conduite par le juge a permis de révéler un système de « pot-de-vin » impliquant un groupe d'entrepreneurs proches de la droite. Le magistrat n'a pas fourni de noms, mais le quotidien El Pais a cité mercredi, dans son édition en ligne, le nom de Luis Barcenna, sénateur et actuel trésorier du Parti Populaire.
Le juge Garzon s'est fait une réputation internationale à travers ses opérations de traque d'ex-tortionnaires sud-américains. Mais il dépend cependant de « l'Audience nationale », instance pénale espagnole qui n'a pas compétence pour enquêter sur des élus. Il pourrait donc être dessaisi du dossier au profit du tribunal suprême, compétent dans ce domaine.
Le parti populaire (droite) accuse quant à lui le juge Garzon de collusion avec le pouvoir socialiste et porte plainte contre le magistrat pour «prévarication ».
En attendant les résultats de l’enquête, l'affaire a déjà valu son poste au ministre de la Justice. Ce dernier a démissionné lundi en reconnaissant qu’il avait rencontré le juge Garzon lors d'une partie de chasse quelque temps après le déclenchement de l'opération anticorruption.