Immigration clandestine : 19 passagers d’une embarcation périssent au large des Canaries
Parti du Maroc, puis pris dans une mer agitée, le bateau a chaviré dimanche soir au large de l'archipel espagnol des Canaries. Au moins dix neufs clandestins se sont noyés, tandis que trois autres étaient portés disparus.
Plusieurs habitants se sont jetés à l'eau et ont réussi à sauver six migrants avec l'aide d'autres personnes à bord de petits bateaux, selon l’agence de presse AP qui cite des témoins.
"Quand on est arrivés on pouvait voir ceux qui étaient vivants et les autres flottaient", a raconté Anibal Betancort, qui a participé à l'opération de secours, sur la radio espagnole Cadena SER. "Depuis le rivage, on leur a lancé des cordes et des gilets de sauvetage". Il a raconté que les rescapés "s'accrochaient au bateau en train de couler en hurlant". La plupart semblaient âgés de 25 à 35 ans, selon lui, rapporte AP.
Cinq corps, dont ceux d'une fillette de huit ans, ont été récupérés dimanche, selon le directeur des services de secours de la marine, Anibal Carrillo. Quatorze autres ont été retrouvés à la reprise des opérations de secours lundi. D'après les autorités, le bateau transportait 28 personnes.
Des milliers de personnes tentent chaque année d'entrer illégalement en Europe depuis l'Afrique en gagnant les Canaries ou l'Espagne à bord de bateaux bondés. Des centaines meurent dans ce périple et la plupart sont interceptés.
Ces drames à répétition traduisent le désarroi de populations qui vivent dans une grande misère. Ils témoignent aussi de la scandaleuse insuffisance des programmes d’aide au développement des pays africains.
L’immigration clandestine qui fait la fortune des réseaux de passeurs va sans doute connaître de nouvelles poussées sous l’effet de la crise économique internationale qui frappe encore plus durement les pays pauvres. L’Europe qui prend soin de s’entourer d’une forteresse et d'accentuer la répression se montre incapable de contenir ces flux qui charrient des centaines de cadavres chaque année.