France : 14 milliards d'euros d'économies en 2011 pour réduire le déficit
La France réaliserait 14 milliards d'euros d'économies l'an prochain pour réduire son déficit de deux points du produit intérieur brut (PIB), un objectif "difficile" mais "absolu" à atteindre, a déclaré le ministre français du Budget, François Baroin, dans une interview publiée mardi par Les Échos.
"Ce sont 40 milliards d'euros qu'il faut trouver" pour permettre de ramener le déficit public français de 8% du PIB (160 milliards d'euros) fin 2010 à 6% (120 milliards) fin 2011, a précisé M. Baroin, citant les économies dans les dépenses de tous les acteurs publics de l'ordre de 14 milliards d'euros, la hausse prévue des recettes fiscales (11 milliards) et la fin du plan de relance (15 milliards).
Ramener le déficit à 6% fin 2011 "est un objectif intangible et absolu et nous nous donnerons tous les moyens nécessaires d'y parvenir", a souligné M. Baroin, qui doit présenter le projet de budget mardi à l'Assemblée nationale et jeudi au Sénat.
"Je ne cache pas sa difficulté : la France n'a jamais accompli un effort aussi considérable, y compris pour se +qualifier+ à l'euro au milieu de la décennie précédente", a avoué le ministre du Budget.
"Sur les trente missions de l'État, près de la moitié va voir ses crédits baisser", a poursuivi M. Baroin, ajoutant que le gouvernement compte réduire les niches fiscales et sociales.
Plus précisément, le gouvernement français supprimera "la possibilité donnée aux étudiants et à leurs parents de cumuler l'aide personnalisée au logement (APL) et la demi-part fiscale pour enfant à charge", a révélé M. Baroin.
Pour les aides à l'emploi, M. Baroin a fait savoir que les crédits de la mission travail et emploi baisseraient à 10 milliards d'euros en 2012 et à 9,1 milliards d'euros en 2013, et que le nombre d'emplois aidés passerait de 400.000 à 340.000 l'an prochain.
"Nous allons progressivement réduire le taux de subvention de l'État. Dès cette année, la part du salaire payée par l'Etat sera ramenée de 90 % à 80 %", a-t-il dit. Et ajouter que des aides à domicile et au logement seront revues à la baisse ou même supprimées.
Interrogé sur une éventuelle taxe, le ministre français a expliqué que le gouvernement agirait avant tout sur les sources de dépenses et non sur l'augmentation générale d'impôts directs ou indirects.