France : des milliers de viticulteurs manifestent pour demander des aides
Plus de 10.000 vignerons, selon les organisateurs, et 3500 selon la police ont manifesté mercredi après-midi dans la ville de Montpellier (sud) pour réclamer des aides aux pouvoirs publics, à l’appel du syndicat des vignerons du Midi. De nombreux élus ceints de leurs écharpes, des députés et sénateurs des départements concernés, étaient présents parmi les manifestants.
Selon Philippe Vergnes, président du syndicat des vignerons, la viticulture traverse "la crise la plus terrible de son histoire", et il ne faudra "pas s'étonner" si certains vignerons "se révoltent ou se laissent aller à la désespérance".
Dans un discours prononcé avant la manifestation, le syndicaliste a demandé aux instances européennes de dégager une enveloppe financière d’urgence pour venir en aide aux viticulteurs.
Le syndicaliste a également dénoncé les marges pratiquées par la grande distribution, « jusqu’à 60% », selon lui. « Il faut que l’on aille chercher 15 centimes à la bouteille auprès de la grande distribution », a-t-il précisé en sollicitant l’intervention du président de la République.
Les revenus des viticulteurs ont considérablement chuté, entre 20O7 et 2008, jusqu’à -85% dans certains départements. Les vignerons perdraient ainsi environ 1000 euros à l’hectare, selon M Vergnes.
La crise qui secoue la viticulture française se caractérise par une baisse cumulée des cours du vin et des volumes récoltés, tandis que le poids des charges s’alourdit. Une crise qui s’est aggravée durant les cinq dernières années.
Le gouvernement français vient d’annoncer un plan de 1,5 milliards d’euros d’aide à l’agriculture de façon générale. Mais les vignerons demandent quant à eux des mesures urgentes et spécifiques de régulation du marché, de baisse des charges sociales et de doublement des aides à l’installation.
Plus de 1000 policiers ont été mobilisés sur le parcours de la manifestation. Les rassemblements de vignerons sont très redoutés, car ils donnent habituellement lieu à des actes de violences. Le rassemblement de mercredi s’est achevé sur quelques brefs échanges de projectiles et de gaz lacrymogène.