La grève nationale des ports largement suivie à Marseille
L'activité marchandises a été totalement paralysée sur le grand port de Marseille (GPM) et un terminal pétrolier sur deux a été touché à l’appel du mouvement de grève lancé par la Fédération nationale des ports et docks du syndicat CGT.Le syndicat exige plus de garanties dans la mise en application de la réforme portuaire (loi du 4 juillet 2008). Celle-ci s’applique aux sept ports autonomes maritimes métropolitains, elle prévoit un changement de leur gouvernance ainsi que le transfert de la totalité de la manutention portuaire de ces établissements publics vers des opérateurs privés.
Mais selon Michel Caizergues secrétaire du syndicat des dockers de Fos "tous les opérateurs privés négocient a minima pour la reprise des personnels et des outils car ils ont moins de moyens et leurs propres salariés sont en chômage partiel".
Frappées par la crise et plus particulièrement pas la baisse vertigineuse du trafic avec l’Algérie, partenaire privilégié, les entreprises marseillaises de manutention traînent effectivement les pieds pour la reprise des personnels et sont plutôt contraintes de recourir à des plans de licenciement.
Les dockers de Marseille quant eux, qui sont déjà passés au privé en 1992, déclarent craindre également les conséquences de la réforme. "La restructuration nous pend au bout du nez", a lancé Daniel Manca, de la CGT des dockers de Marseille-Est, lors d’une conférence de presse tenue vendredi à Marseille.
Au plan national, le mouvement a été suivi "à 100%", selon le secrétariat d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau. Ce dernier affirme vouloir poursuivre la réforme en dépit de la crise économique et de la baisse du trafic.
Dans une déclaration au quotidien économique La Tribune il a affirmé que "les projets stratégiques" des grands ports ont "donné un coup d'accélérateur aux investissements portuaires", avec notamment 174 millions d'euros de subventions supplémentaires de l'Etat d'ici 2013.