Les banques françaises s’apprêtent à resserrer les conditions d’octroi de crédit

D’ordinaire excessivement optimiste, la ministre française de l’Economie fait soudainement preuve de plus de prudence à propos de la crise financière internationale et de ses retombées. S’exprimant lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes d’information sociale (Ajis), Christine Lagarde prévoit « un renchérissement du crédit dans les semaines qui viennent » suite à la déroute de la banque américaine Lehman Brothers

"c'est un véritablement un bouleversement dans le paysage financier international", a commenté la ministre à propos de la tempête que traversent actuellement les institution financières américaines. "Ce qui s'est passé sur ce marché est une combinaison de plusieurs éléments qui ne se sont jamais vus au cours des des 50 dernières années", a-t-elle précisé, citée par l’AFP.

Christine Lagarde se rend ainsi à l’évidence estimant enfin que tout "cela va forcément entraîner des conséquences, ne serait-ce que sur, par exemple, des tensions sur le niveau des taux d'intérêt.  Ca, c'est un effet indirect immédiat, mais il y en aura d'autres".

Elle ne peut s’empêcher de se montrer tout de même rassurante, considérant que les banques françaises seront relativement préservées, en raison « d’une exposition directe au risque Lehman faible par rapport à ce qui est observé dans d'autres pays".

Selon Christine Lagarde, le dépôt de bilan du groupe financier américain ne touchera directement que les personnes employées par les deux établissements bancaires appartenant à Lehman Brothers en France, des banques d'affaires "qui n'occupent pas une quantité considérable de salariés".

La Commission bancaire, autorité de contrôle des banques, a "nommé un administrateur provisoire" à la filiale française de Lehman Brothers, avait annoncé le ministère des Finances lundi.