Sarkozy missionnerait Charles Milhaud sur l’Union Pour la Méditerranée
Charles Milhaud, contraint le 19 octobre à la démission de son poste de président des Caisses d'épargne après une perte en trading de 751 millions d'euros, va conserver dans le groupe le poste du président du conseil de surveillance de sa filiale Oceor.La filiale Oceor regroupe des établissements en Nouvelle-Calédonie, à Tahiti, à l'Ile Maurice, à Saint-Pierre-et-Miquelon, à la Réunion, dans les Antilles (où la France dispose avec les Pays-Bas du paradis fiscal de Saint-Martin), au Luxembourg, également considéré comme un paradis fiscal, en Tunisie et au Maroc. Il ne s'agit que "de banques commerciales de détail", précise la direction de la Caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE).
La direction a confirmé une information du site internet Mediapart, tout en assurant que Charles Milhaud n'aurait pas de rôle opérationnel. "La direction confirme qu'il restera président non exécutif du conseil de surveillance d'Oceor", a dit une porte-parole du groupe samedi.
L'Elysée et Bercy avaient demandé des sanctions après l'épisode qui survenait alors que l'Etat venait d'annoncer un plan d'aide de 360 milliards d'euros aux banques. Charles Milhaud, 65 ans, avait dû quitter la tête de "l'Ecureuil" qu'il occupait depuis 1999, et avait été contraint de renoncer au "parachute doré" d'indemnités de départ qu'il demandait.
Charles Milhaud est conseiller municipal UMP à Marseille depuis les élections de mars dernier et président d’un think-tank «euromed» dépendant de Sciences Po. Nicolas Sarkozy pourrait bientôt lui confier une mission dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée.
Les dirigeants sont critiqués dans un rapport interne d'inspection sur l'affaire, publié par la presse mercredi, qui leur reproche des défauts de contrôle et des négligences dans le suivi du service qui misait les fonds propres de "l'Ecureuil" sur des marchés en pleine crise, alors que l'arrêt de cette activité avait pourtant été décidé en avril.