France : Eric Woerth va être entendu par la Justice dans le cadre de l’affaire Bettencourt
Le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a annoncé mardi avoir demandé au gouvernement l'autorisation d’entendre Eric Woerth, ministre du travail et ex-ministre du budget, comme témoin dans le cadre de son enquête sur les enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt.
L'audition d'un ministre par la Justice requière en France l'accord préalable du Conseil des ministres. «Il sera proposé au Conseil des ministres de faire droit à cette demande» mercredi matin, a précisé l'Elysée.
Les enregistrements réalisés clandestinement entre mai 2009 et mai 2010 chez Mme Bettencourt laissent supposer des opérations de fraude fiscale dans la gestion de la fortune de la milliardaire, héritière de L'Oréal, ainsi qu’un possible conflit d'intérêts avec l'ex-ministre du Budget.
« J'ai besoin de m'expliquer très sereinement. J'espère que ce sera très rapide (…) Il faut s'expliquer dans cette affaire assez surnaturelle », a déclaré mardi Eric Woerth sur la radio Europe 1.
«Je serai entendu prochainement par la Justice comme je l'ai demandé.», avait-il affirmé lundi matin lors d'un déplacement dans le département des Yvelines (région Île-de-France).
«Il n'y a pas de date d'audition fixée pour M. Woerth», avait indiqué de son côté l’avocat du ministre, Me Jean-Yves Le Borgne. «Mais, au vu du rythme auquel est menée cette enquête depuis deux semaines, on peut imaginer que l'audition du ministre arrive assez vite», avait-il ajouté.
Par ailleurs, lors de sa garde à vue la semaine dernière, le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt avait affirmé qu’il avait reçu la femme de M. Woerth, alors ministre du budget, à la demande de ce dernier afin de « la conseiller sur sa carrière».
Mme Woerth avait été recrutée à la rentrée 2007 par la société Clymène qui gère les actifs de Mme Bettencourt en tant que « directeur recherches et investissements », a précisé le gestionnaire de la fortune, cité par Le Monde dans son édition de mercredi.
«Je n'ai jamais demandé quoi que ce soit qui concerne mon épouse», avait affirmé le ministre lors d'un entretien sur Europe 1, mardi. «Ma femme a été embauchée normalement dans un job qui convient à son parcours professionnel.», a-t-il précisé.