France : A l’heure de la réorganisation des collectivités, la démocratie locale se repense
Le Président Sarkozy a initié, suite au Rapport Attali qui préconisait la suppression pure et simple – et un peu brutale- du département, une redéfinition des échelons de gouvernance territoriale. En effet, alors que les décisions viennent souvent de l’Europe, trop d’échelons apparaissent qui obstruent la décision politique.
Etat, région, département, canton, ville, communauté de communes, conseils de quartiers et préfectures, c’en est trop alors que le citoyen demande plus d’emprise sur les décisions qui le concernent au plus proche et que trop de prérogatives sont dispersées et confuses, en terme de transports, logements, santé, éducation, aides sociales, voirie, tourisme.
La suppression du département a été abandonnée, cependant que l’on réfléchit à une fusion de conseils généraux au sein des conseils régionaux, sachant que c’est véritablement la Région qui compte dans la coopération internationale, européenne ou euroméditerranéenne.
Tandis que le groupe UMP met en place sa commission de coproduction avec le gouvernement de la réorganisation territoriale, à gauche aussi, on réfléchit .
Ainsi André Chassaigne, député (PCF) du Puy-de-Dôme, a estimé vendredi à Montpellier que les élus communistes devaient être les initiateurs d'une nouvelle façon de faire de la politique afin de "redonner aux citoyens le goût de la chose publique".
"Il faut qu'on soit à la pointe pour donner du pouvoir au citoyen", a déclaré André Chassaigne, président de l'Association nationale des élus communistes et républicains, quelques heures avant l'ouverture de son congrès annuel, à Montpellier.
"Je n'emploie pas les mots « démocratie participative » parce qu'ils ont été un peu galvaudés. Mais l'idée, c'est que nous devons être les initiateurs d'une nouvelle façon de faire de la politique : que chaque citoyen soit un acteur de la vie politique dans son ensemble, au quotidien", a dit M. Chassaigne.
"Il faut qu'on fasse la démonstration que notre marque de fabrique, c'est ça : faire évoluer les consciences et redonner le goût de la politique. Les gens sont écoeurés par la politique, il faut leur redonner le goût de la chose publique".
"Là, on a quelque chose de révolutionnaire", a dit le député auvergnat, par ailleurs maire du village de Saint-Amant-Roche-Savine (531 habitants).
Quelque 600 élus communistes et républicains ont participé à des tables rondes, qui porteront notamment sur la dimension environnementale des politiques à conduire dans les collectivités et la coopération.
Autres points abordés au cours de ce congrès: l'intercommunalité - un sujet d'actualité alors que le débat sur la nécessité de réformer l'organisation de l'Administration territoriale a été relancé - et la fiscalité locale. "On se bat pour faire évoluer le pourtour de la taxe professionnelle en disant qu'on doit inclure les actifs financiers des entreprises", a dit M Chassaigne.