France-Algérie : le torchon brûle suite à l’interpellation d’un diplomate algérien
Mohamed Ziane Hasseni, responsable du protocole au ministère des Affaires étrangères algériennes est placé depuis près de quatre mois sous contrôle judiciaire en France où il est inculpé de "complicité d'assassinat" de l’opposant Ali Mecili en 1987 à Paris. Alger hausse le ton et laisse planer le risque d’une crise diplomatique.
Le parquet avait dans un premier temps requis un non-lieu. Mais la cour d’appel de Paris a confirmé les charges, le 14 octobre.
Les autorités algériennes avaient alors aussitôt protesté, Mourad Medelci, ministre des AE, exprimant à son homologue, Bernard Kouchner « la grande préoccupation du gouvernement algérien devant cette affaire qui a pris une tournure inquiétante »
La colère des algériens est ensuite montée d’un cran, les autorités accusant la France de « garder en otage » le diplomate.
Le gouvernement français est cependant resté sourd à ces signaux, opposant tout simplement l’argument de l’indépendance de la Justice.
"Cette affaire ne favorise pas un climat de sérénité entre les deux pays. C'est une situation qui risque de nuire aux relations entre les deux pays si elle n'est pas réglée dans les plus brefs délais", a affirmé un diplomate algérien à Paris. L'Algérie est "indignée" et "exaspérée" par le sort de Mohamed Ziane Hasseni, a-t-il ajouté, cité par l’AFP.
"Qu'on n'oublie pas que l'Algérie est un partenaire commercial et industriel très important de la France et que nous avons une communauté de quatre millions d'Algériens" avait auparavant martelé le ministre de la Communauté algérienne à l'étranger, Djamal Ould Abbas.
Accusé par un ex-officier de services secrets algériens, réfugié en Allemagne, M. Hasseni, clame son innocence en invoquant une erreur d'identité sur sa personne.
Il s'est livré à des tests ADN et à des analyses graphologiques après les avoir refusées. Ses avocats contestent la "validité" du mandat d'arrêt qui, selon une source proche du dossier, comporte deux noms "Hasseni" ou "Hassani" et un lieu de naissance qui ne correspond pas à celui de leur client.
(Source AFP)