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France : Nicolas Sarkozy fait mine de reculer au sujet de la réforme des retraites.

Le président français a demandé jeudi au gouvernement d’introduire deux amendements au texte de loi de réforme des retraites dont l’examen est en cours au Sénat et tandis que les organisations syndicales durcissent le mouvement de protestation.

Selon un communiqué de l’Elysée, le président de la République a décidé jeudi de maintenir à 65 ans l'âge de départ à taux plein pour les parents de plus de trois enfants nés avant 1956 et qui se sont arrêtés au moins un an dans les trois ans suivant la naissance d'un de leurs enfants.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, a aussitôt déposé l’amendement au Sénat jeudi matin en précisant que cette mesure concernait «environ 130.000 mères de famille », nées entre 1951 et 1955, « sous réserve de s'être arrêtées pour élever un enfant ».

Par ailleurs, les parents d'enfants handicapés « conserveront le bénéfice de l'annulation de la décote à 65 ans, quelle que soit leur durée d'assurance et de manière pérenne », a indiqué l’Elysée jeudi.

Le coût de ces assouplissement est évalué à 3,4 milliards d'euros sur dix ans. Leur financement sera assuré par une hausse de la taxation sur le capital et les plus-values immobilières.

La CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail) a salué « un pas en avant » tout en faisant remarquer que cela «ne modifie pas l'équilibre global de la réforme qui reste très insatisfaisante ».

La CGT (Confédération Générale du Travail) a estimé pour sa part que « cela fait toujours une très mauvaise réforme pour la masse des salariés ».  « C’est sur cette base-là que nous allons continuer à mobiliser le 12 octobre », a déclaré le secrétaire général, Bernard Thibault, lors d'une conférence de presse.

Les amendements demandés par Nicolas Sarkozy constituent en fait des concessions que l'Elysée comptait garder en réserve jusqu'à la prochaine journée nationale d'actions du 12 octobre.

Il est peu probable que ces concession suffisent à neutraliser la détermination de l'intersyndicale qui reste mobilisée contre le recul de l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Les appels à des grèves reconductibles se multiplient : à la SNCF, à la RATP (métro Parisiens) et dans les transports urbains, chez France Télévisions, à EDF, dans les ports et docks, la chimie, chez les marins.

L’intersyndicale doit se réunir vendredi 8 octobre et pourrait décider d’une nouvelle journée de manifestations le samedi 16 octobre. Le vote du Sénat interviendra entre le 15 et le 19 octobre.

L’hypothèse d’une radicalisation du mouvement au-delà de cette date reste toutefois peu probable. Selon des sources proches, le secrétaire général de la CGT considère que cela tournera à l’avantage du président Sarkozy disposé à affronter une épreuve de force avec le secteur public pour afficher son inflexibilité devant à son électorat.

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