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France: importante mobilisation contre la réforme des retraites

Après les mobilisations du 7 septembre, de nouvelles grèves et manifestations sont organisées jeudi par les syndicats de différents secteurs à travers toute la France.

Selon la prévision des syndicats, cette journée d'action sociale aurait été au moins autant suivie que celle du 7 septembre. Par conséquent, l'Hexagone a ralenti pour une deuxième fois en quinze jours à cause de « fortes perturbations » annoncées par les groupes de transport en commun.

Sur la place de la Bastille dans la capitale française, vers midi, le départ du défilé se prépare à bras le corps. « Sarko, touche pas à nos retraites ! » lit-on sur des banderoles. En participant à ce « mouvement qui tient, qui dure », de nombreux grévistes espèrent que « le gouvernement comprendra ».

Dans la foule, le secrétaire général de la CFDT François Chérèque se sent « satisfait » de l'ampleur de cette mobilisation et compte « plus de manifestants que les dernières fois ».

Il critique la réforme des retraites menées par le gouvernement qui « rajoute de l'injustice dans l'injustice » et il demande à ce « gouvernement discrédité dans la société » de « revenir en arrière ».

Pour le leader cégétiste, Bernard Thibault, « les mobilisations sont au rendez-vous ».
Il juge que « les inégalités vont être aggravées » avec cette réforme « rejetée par une grande majorité de la population ». Il prévient aussi que « si le gouvernement ne change pas de position », les syndicats vont « envisager d'autres initiatives » dans les jours qui viennent.

Le mouvement a également été très suivi en province. A Lyon, les manifestants réclament « le droit à la retraite à 60 ans ».

Cette mobilisation représente « un succès dans cette ville où les gens n'ont pas l'habitude de manifester » est-il commenté dans une chaîne de télévision française.

A Marseille, les syndicats ont compté 220 000 personnes dans les rues, toujours en grand écart avec l'estimation de la police qui n'en décompte que à 22 000.
A Nice, le trafic était quasiment impossible au centre ville.

Dans l'ensemble du pays, le trafic ferroviaire est assuré en moyenne à 50%. Quant au transport aérien, 50% de vols ont été annulés à l'aéroport Orly et 40% à Roissy. Dans le secteur d' éducation, 25,8% d'enseignants ont participé à la grève selon le ministère et le taux s'élève à 45-55% pour les syndicats.

La fin de la journée a donné lieu à une guerre de chiffres.

Les syndicats ont compté environ trois millions de manifestants, contre 2,5 millions du 7 septembre.

De son côté, le ministère de l'intérieur affirme que le nombre ne dépasse pas un million et «observe une baisse» par rapport à celui du 7 septembre qui s'élevait à 1 120 000 selon la même source.

L'Élysée se félicite même d'une « baisse sensible » des grévistes et y voit peut-être un signe d' «adhésion » à la réforme, alors que les syndicats affichent une satisfaction devant cette journée de mobilisation estimée par Jean- Claude Mailly de FO « du même niveau ou plus fort » que la précédente.

Malgré cette deuxième journée d'action sociale, Bertrand Xavier, secrétaire général de l'UMP reste ferme sur la nécessité de la réforme et persuadé d'avoir « fait avancer les choses ». Pour lui, « si on veut garder le système et le régime, il faut travailler deux ans de plus », car aujourd'hui en France, « un retraité sur dix est payé par l'emprunt ».

Le projet de loi réformant les retraites a été adopté le 15 septembre par le parlement français avec 329 voix contre 233. Il reporte progressivement, à l'horizon 2018, de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et relève également de 65 à 67 ans l'âge permettant d'obtenir une retraite à taux plein quel que soit le nombre de trimestres cotisés.

Dès le 1er octobre, ce sera au tour des sénateurs de l'examiner.

 

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