France : nouvelles révélations dans l’affaire Woerth/ Bettencourt
Le site internet d’information Médiapart publie mardi matin de nouvelles révélations sur l’affaire Woerth/ Bettencourt qui agitent de plus belle la classe politique et accentuent le malaise dans la majorité présidentielle.
Le site rapporte les propos de l’ex-comptable de Liliane Bettencourt selon laquelle Eric Woerth avait reçu, en tant que trésorier de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP, majorité) la somme de 150.000 euros en liquide pour financer la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy au printemps 2007.
Le journaliste de Médiapart, Fabrice Lhomme, a affirmé mardi matin sur la radio France Info avoir recueillis ces propos dans la nuit de lundi à mardi auprès de l’ex-comptable de l’héritière de L’Oréal et à la suite de son audition par la police dans la journée.
« Elle nous a bien expliqué que l’habitude était de donner des enveloppes aux politiques de droite (…) Il me semble que cette femme est crédible, y a pas de volonté chez elle de nuire aux hommes politiques, y a juste l’envie de soulager sa conscience… », a-t-il déclaré sur la même radio.
Invité de France Info mardi matin, François Hollande, ex-premier secrétaire du PS (Parti Socialiste), a estimé que si les faits sont démontrés, « ce serait exceptionnellement grave ». Il demande donc au chef de l’État de s’exprimer et d’agir. « Le gouvernement de François Fillon est en cause et doit être entièrement remanié », a-t-il ajouté.
« On ne peut pas rester dans cette situation. Le président de la République doit prendre ses responsabilités, il ne doit pas se défausser. Ce n’est pas la démission de deux secrétaires d’État qui va résoudre le problème », a commenté de son côté. Jean-Marc Ayrault, chef de file des députés PS.
Dans le camp de la majorité présidentielle, des personnalités se sont également exprimées à ce sujet. Il est « absolument indispensable que les choses soient remises en perspective (…) Ce qui est important, c'est que le président de la République parle aux Français », a jugé, mardi matin sur France 2, Jean-François Copé, président du groupe des députés UMP (Union pour la Mouvement populaire).
« Je pense que c'est utile que le président s'exprime très vite », a recommandé de son côté l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur Europe 1.
Nicolas Sarkozy pourrait en effet rompre le silence dans les jours qui suivent, probablement le 13 juillet prochain. Selon Dominique Paillé, porte-parole adjoint de l'UMP, « il est évident que, d'une manière ou d'un autre, dans les jours qui viennent, il (sera) conduit à s'exprimer devant les Français ».