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La politique migratoire en France : objectifs chiffrés, immigration choisie et préférence nationale

Nicolas Sarkozy définit une nouvelle fois les contours de la politique migratoire française, comme pour cadrer la mission d’Eric Besson, en charge du portefeuille depuis janvier et dont l’Elysée estime sans doute qu’il va dans tous les sens. Sans surprise, le chef de l’Etat français réaffirme les constantes de cette politique: du chiffre, de l’immigration choisie et, petite nouveauté que justifierait la crise : la préférence nationale, à lire entre les lignes.

Le quotidien Le Figaro publie les grandes orientations de cette « feuille de route » dans son édition de mardi. Au chapitre des chiffres, le ministre devra inscrire au compteur de 2009 quelques 27 000 éloignements, expulsions ou retours volontaires, et sans lésiner sur les moyens, dont le fichage des données biologiques des individus concernés. Pour bien faire, Eric Besson devra aussi coffrer au moins 5000 passeurs et intensifier les opérations d’inspections dans les milieux professionnels consommateurs de travail clandestin.

Plus que jamais, l’immigration choisie figure toujours au programme. L’Elysée en précise à nouveau les termes au ministre. Ce dernier devra veiller à ce que les flux répondent à des conditions précises : « lorsque les entreprises se heurtent à une pénurie structurelle » et quand il question de faciliter l’entrée et le séjour "des personnes dont il est avéré que la venue sera favorable au dynamisme et à la création d'emplois dans notre pays" (entrepreneurs, formateurs, chercheurs, enseignants...).

Cela étant, pas question d’en faire trop non plus, "La priorité absolue doit aller au retour à l'emploi des personnes qui en sont privées en France.", précise Nicolas Sarkozy, façon à peine voilée de rappeler que par ces temps de crise, le ministre se doit de garder en tête la préférence nationale.

À partir de 2010 enfin, "un débat annuel sur les objectifs de cette politique se tiendra au Parlement, éclairé par un rapport du gouvernement sur les capacités d'accueil de notre pays, en particulier en matière d'emploi et de logement", indique le document qui s’inscrit tout compte fait, et sans surprise, dans une perspective de durcissement des conditions d’immigration et d’insertion en France. En prévision sans doute d’une accélération des flux migratoires conséquents à l’aggravation de la situation déjà désespérante des pays pauvres, sous les effets en cascade de la crise mondiale.

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