Le gouvernement rwandais accuse la France d'implication directe dans le génocide de 1994
Le gouvernement rwandais a publié mardi un rapport d'enquête, accusant la France d'avoir été directement impliquée dans le génocide de 1994, qui a coûté la vie à 800.000 personnes, a rapporté l'AFP. Le rapport de 500 pages affirme que la France, au courant des préparations pour le génocide, a contribué au projet de massacre et activement participé à son exécution.Le rapport a identifié 13 hommes politiques et responsables militaires français comme étant responsables du génocide, dont l'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, le président français à l'époque, François Mitterrand, décédé en 1996, et Dominique de Villepin, qui a été directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé et qui est devenu en mai 2005 le Premier ministre français.
Le rapport, résultat de deux ans d'enquête, est censé être l'allégation la plus détaillée sans précédent sur le rôle joué par la France dans le génocide au Rwanda. C'est également la première fois que les noms d'importants responsables français sont cités pour le rôle que ces derniers ont joué dans les massacres.
Le Rwanda a rompu en novembre 2006 ses relations diplomatiques avec la France après que Jean-Louis Bruguière, un juge anti-terroriste français, eut accusé le président rwandais en exercice, Paul Kagame, et son entourage d'être impliqués dans l'assassinat de l'ancien chef d'Etat, Juvenal Habyarimana, un Hutu. Ce dernier fut tué à bord d'un avion abattu le 6 avril 1994 par un missile sol-air au moment de son atterrissage sur l'aéroport de Kigali, évènement détonateur des massacres qui ont suivi.
Il semble que les deux pays ont commencé à restaurer leurs relations bilatérales. M. Kagame a rencontré son homologue français, Nicolas Sarkozy, en marge du sommet UE-Afrique tenu fin 2007 à Lisbonne.
M. Kagame a pourtant menacé en juillet dernier de poursuivre les Français impliqués dans le génocide, si les cours européennes ne retirent pas leurs mandats d'arrêts contre des responsables rwandais.