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Manifestation colossale à Marseille pour la défense de la retraite à 60 ans et contre la politique de Sarkozy

Neuf heures trente sur le Vieux Port de Marseille, le rassemblement commence à grossir à vue d’œil, drapeaux et ballons au vent sous un ciel gris, menaçant. Le carré de tête déploie les banderoles derrière le camion sono. Des vuvuzélas déchirent l’air, dans une ambiance de fête.

Mouvement de foule à peine perceptible vers dix heures trente… le cortège s’ébranle lentement, premiers slogans qui fusent, la sono vibre, l’homme juché sur la plate-forme mobile empoigne un micro qu’il ne lâchera plus. Le centre ville est bouclé. « Aux armes ! Aux armes ! Nous sommes des salariés et nous allons gagner ! ». Le ton est donné, sur les airs des supporters de l’OM (Olympique de Marseille). Celui de la détermination à faire reculer « Sarko, Fillon et Hortefeux qui jettent de l’huile sur le feu ! ».

Onze heures, au pied de la gare Saint Charles de Marseille, le carré de tête salue la petite foule de retraités qui attend pour rejoindre le cortège. Applaudissements nourris, lâché de ballons. L’homme au micro appelle à lever le poing : « Tous ensemble, tous ensemble ! Salariés, chômeurs, retraités, étudiants ! ». Long moment de sur-place pour accorder les violons avec la police. L’occasion de communiquer un message : « Nous nous trouvons à la moitié de l’itinéraire, la queue du cortège n’a pas encore démarré ! Tous ensemble, tous ensemble !».

Midi trente, le cortège se détend, mais la queue n’en reste pas moins toujours immobile sur le Vieux Port, point de départ. Moment fort, il n'y a même plus de mots pour épuiser les commentaires, le centre ville déborde de manifestants, une voix, à peine audible, se répand d’une caravane à l’arrêt badigeonnée aux couleurs de La Marseillaise, journal régional qui «défend la retraite à 60 ans ». Ses salariés, vêtus de teeshirt bleus, offrent aux manifestants le numéro spécial.

Une heure trente après le départ, la queue semble prendre racine. Faut encore attendre une bonne autre heure pour voir pointer les drapeaux du syndicat Force Ouvrière (FO) qui ferme le cortège. Enfin en mouvement, les derniers carrés redonnent de la voix : « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, cette société-là on n’en veut pas ! ».

Ce mardi 7 septembre d’une rentrée agitée pour le gouvernement, Marseille a marqué d’une pierre blanche l’histoire du mouvement social. La cité phocéenne a offert un rassemblement d’envergure, à la hauteur des enjeux.

Ils étaient 200.000 disent les syndicats. Et d'aucuns, parmi les syndicalistes rompus à l’analyse des mobilisations, affirment que sont aujourd’hui descendus dans la rue des salariés qui n’ont jamais osé faire grève.

Réforme des retraites, chômage persistant, pouvoir d’achat en berne, dérive xénophobe, délire sécuritaire… la coupe est pleine, qui conduit la France progressiste à hausser le ton. De quoi donner du souci à la droite à l’approche des présidentielles.

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