Proclamation d’un Etat Palestinien : Nicolas Sarkozy pèse ses mots
Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne, a été reçu lundi par Nicolas Sarkozy. A l'issue de la rencontre ce dernier a réaffirmé que la solution du processus de paix au Proche-Orient passait par la création d'un « Etat palestinien viable ».
En revanche, sans doute soucieux de ne pas heurter les Israéliens, Nicolas Sarkozy n'a pas repris l'idée vaguement développée dimanche par Bernard Kouchner, selon laquelle un Etat palestinien pourrait être proclamé unilatéralement, avant même la fin des discussions avec Israël.
Le président de l'Autorité palestinienne est arrivé dimanche soir en France, dont le ministre des Affaires étrangères vient de suggérer "la proclamation rapide d'un Etat palestinien et sa reconnaissance immédiate par la communauté internationale, avant même la négociation sur les frontières".
A un moment où les négociations sont au point mort entre Israéliens et Palestiniens, Bernard Kouchner est le premier responsable français à évoquer publiquement la piste d'une proclamation rapide de l'Etat palestinien, sans accord avec Israël.
Dans ce scénario, l'Etat palestinien serait proclamé par les Palestiniens, reconnu par la communauté internationale et, dans le cadre de cette dynamique, les négociations sur les frontières de cet Etat pourraient être achevées. "Recevoir Mahmoud Abbas, le président palestinien (...), c'est soutenir l'homme qui porte la solution de deux Etats", a expliqué Bernard Kouchner au Journal du Dimanche.
Le ministre des Affaires étrangères a toutefois reconnu, dans les mêmes colonnes du JDD, qu’il n’est pas « sûr d'être suivi, ni même d'avoir raison », mais être « tenté par cela ».
Cette « suggestion témoigne de cette volonté qui est la nôtre d'accélérer le processus, de prendre des initiatives qui permettent d'enclencher des négociations qui tardent trop à commencer » a déclaré pour sa part dimanche François Fillon, en visite en Jordanie, lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre jordanien.
Ces prises de positions de la France interviennent à un moment où la diplomatie américaine semble être quelque peu dépassée dans la région.