Union pour la Méditerranée : Des avancées diplomatiques et six projets ciblés
C’est parti, l’Union pour la Méditerranée (UMP). L'acte de naissance de cette nouvelle institution internationale qui a tant fait coulé d'encre a été signé par les 43 chefs d'Etat ou de gouvernement. Des avancées diplomatiques et un ensemble de six projets marquent cette première étape.
Une séance plénière s'est tenue dimanche après-midi au bord de la Seine, cérémonie fastueuse au Grand Palais construit pour l'exposition universelle de 1900. Elle était co-présidée par Nicolas Sarkozy et l’Egyptien Hosni Moubarak. Sans surprise, le colonel Muammar Kadhafi n’était pas de la partie. Jusque-là attendu, le roi du Maroc a fait faux bond, il s'est fait représenté par son frère le prince Moulay Rachid, pour cause «d’agenda chargé».
Les grands chantiers
Un certain nombre de grands chantiers de coopération ont été rentenus. Ils ont trait à la dépollution, à la création d’une autoroute du Maghreb arabe, d’une autoroute de la mer. Il est également question d’énergie, en vue de relier les champs gaziers de l’Afrique du Nord au réseau européen et de développer en retour les infrastructures de distribution d’électricité.
Un « plan solaire » est également inscrit en perspective afin de développer une énergie exportable vers l’Europe. La protection civile, dimension de première importance en raison des risques d’incendie sur le pourtour méditerranéen, figure parmi les projets de coopération. Notons enfin, dans le domaine de l’Education, la possibilité qui pourrait être ouverte aux étudiants de la rive sud de compléter leur formation dans les universités européennes.
Avancées diplomatiques
Pour l’heure, au décollage de ce gros porteur qu’est l’UPM, c’est évidemment les avancées diplomatiques en direction de la paix au Moyen-Orient qui retiennent l’attention.
Réunis par le chef de l’Etat Français, Ehud Olmert et Mahmoud Abbas ont affiché leur optimisme. « Nous n’avons jamais été aussi proches d’un accord », a déclaré le premier au terme de l’entretien. Le leader palestinien évoquant pour sa part « des négociations approfondies ». Nicolas Sarkozy insistant quant à lui sur le climat de « confiance », indispensable pour « aider à la paix »
Le réchauffement attendu des relations entre la Syrie et Israël constituent l’autre événement diplomatique.
Officiellement les deux pays sont en guerre. Ils ont cependant engagé des négociations indirectes. La Turquie se chargera d'en facilter le déroulement. Nombre d’observateurs estiment toutefois qu’il ne faut pas s’attendre à des évolutions spectaculaires, au regard des relations qu’entretient la Syrie avec l’Iran.
Une déclaration commune
La rencontre s'est clôturée avec l'adoption à l'unanimté d'une déclaration. Il est prévu l'organisation à l'avenir d'un sommet tous les deux ans et d'une réunion des ministres des AE tous les ans, a annoncé le président français Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse.
Les ministres des Affaires étrangères des pays participants devraient se réunir en novembre prochain pour décider du siège du secrétariat de l'UPM. Une bataille est engagée en coulisse à ce sujet. L'Espagne est la candidate de la dernière heure, après la Tunisie, le Maroc ainsi que Malte.
La France et l'Egypte assumeront la première coprésidence de l'UPM.
"Le processus de Barcelone : une Union pour la Méditerranée... est un partenariat multilatéral visant à accroître le potentiel d'intégration et de cohésion régionales", affirme-t-on dans la déclaration.
Le coprésident du sommet, le président égyptien Hosni Moubarak, a qualifié le sommet de "fructueux". Des "pas géants" ont été faits sur la voie de la coopération euro-méditerranéenne, a-t-il estimé.