Climat insurrectionnel en Grèce, émeutes et manifestations se multiplient dans les grandes villes
Les affrontements violents persistent dans les grandes villes de Grèce entre la police et les manifestants après la mort d'un adolescent de 15 ans, abattu par la police samedi dernier. Un conseil interministériel de crise est mobilisé.
Bris de vitrine, incendies de poubelles, attaques de bâtiments gouvernementaux… des groupes de jeunes ont continué à exprimer avec violence leur colère lundi, en marge d’une manifestation de la gauche
Les forces anti-émeutes ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes sur des jeunes manifestants rassemblés sur la place centrale d'Athènes. Dans le quartier d'Exarchia, plusieurs centaines de personnes ont fait face à un impressionnant bouclier de forces anti-émeutes. Les écoles et les universités de la capitale ont fermé leur porte pour au moins deux jours.
A Salonique (nord de la Grèce), des jeunes ont mis à sac des dizaines de commerces dans le centre sans que la police n'intervienne. Ces faits se sont déroulés à la fin de manifestations organisées par l’opposition de gauche.
Par ailleurs, en Allemagne, des dizaines de manifestant ont occupé le consulat de Grèce à Berlin. Il y a eu aussi une manifestation devant l'ambassade de Grèce à Londres, selon l'agence de presse d'Athènes.
Le Premier ministre grec Costas Caramanlis présidait lundi soir un conseil ministériel restreint de crise.
Dans un message à la Nation lundi, il s'est engagé à ce que l'Etat mette fin aux violences urbaines.
"Les événements inacceptables et dangereux ne peuvent pas et ne seront pas tolérés", a-t-il déclaré. Il a dénoncé les "éléments extrémistes qui ont exploité le drame (...) en montrant que leur seul objectif est la violence". "L'Etat va protéger les citoyens, va protéger la société (...)" a-t-il promis.
Le Premier ministre devrait rencontrer le président Karolos Papoulias mardi matin pour l'informer de la situation.
La mort samedi soir d'un adolescent de 15 ans, abattu par un policier est à l’origine de ces violences. Ce dernier a été arrêté dimanche pour "homicide volontaire" tandis qu'un second policier qui l'accompagnait était appréhendé pour "complicité".
La Grèce n’a pas connue de telles violences depuis de longtemps. Conséquentes à ce qui constitue vraisemblablement une bavure, elles se transforment visiblement en mouvement insurrectionnel à la faveur d’une très mauvaise situation sociale et d’un contexte politique plutôt tendu.