Grèce : la détresse d'une jeunesse qui veut en découdre avec un pouvoir jugé incompétent
La Grèce a connu hier sa quatrième nuit d’affrontements entre manifestants et forces anti-émeutes. La réaction à la mort de l’adolescent tué par un policier se transforme en mouvement de contestation politique. Une grève générale de 24 heures, prévue de longue date par les syndicats, a lieu aujourd’hui.Le Premier ministre grec, Costas Karamanlis, a d’ailleurs appelé mardi les principaux syndicats du pays à annuler les rassemblements prévus, mais il ne semble pas qu’il ait été entendu.
Les manifestants demandent plutôt la démission du gouvernement conservateur qu’ils estiment incapable de stopper la dégradation dramatique de la situation des jeunes en particulier, dont le taux de chômage est le plus élevé en Europe.
L’état de délabrement du système public d’Education ne leur est par ailleurs d’aucun secours pour s’intégrer dans une économie dont la mutation est plutôt sévère pour les familles aux revenus modestes.
En Grèce, la grande majorité des jeunes n’a pas d’autres solutions aujourd’hui que de soumettre au travail précaire et à la surexploitation. De plus, l’image d’un gouvernement ternie par une série de scandales de corruption accroît le sentiment d’insécurité économique.
Les répercutions de la crise financière internationale viennent compléter ce tableau déjà noir. La mort de l’adolescent a finalement attisé une colère qui couvait déjà, mis le feu aux poudres.
Les affrontements ont donc repris hier aux abords du cimetière juste après les obsèques de l’adolescent, puis ont fait tache d’huile sur Athènes, Patras (ouest) et à Salonique (nord), la deuxième ville du pays. Selon les radios, des heurts ont aussi été signalés dans la journée à Corinthe, à l’ouest d’Athènes, Ioaninna (nord-ouest), Alexandroupolis (nord-est), Larissa (centre) et sur les îles de Mytilène et de Rhodes en mer Egée.