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Rome: Le G7 rejette le protectionnisme et préconise des mesures pour appuyer la croissance (Analyse)

Les ministres des Finances du Groupe des Sept (G7) et gouverneurs de banque centrale se sont rencontrés vendredi et samedi à Rome pour discuter de la situation économique mondiale et identifier les solutions possibles afin d'alléger la crise financière.

Dans un communiqué final conjoint publié samedi, les représentants des principaux pays industrialisés (Etats-Unis, Allemagne, Japon, France, Italie, Grande-Bretagne et Canada) ont rejeté toutes les sortes de mesures protectionnistes, promis de maintenir l'emploi et la croissance économique, et en même temps, renforcer le système bancaire.

Les ministres des Finances et gouverneurs de banque centrale ont souligné qu'ils feront tout ce qu'ils peuvent pour lutter contre la récession et éviter de dénaturer le libre-échange.

L'Italie accueille la réunion du G7 en tant que présidente tournante pour l'année 2009. L'agenda de Rome a porté sur l'adoption de mesures globales et de réformes en matière de politiques économiques capables de stabiliser l'économie mondiale et de garantir la transparence et ainsi permettre aux marchés de fonctionner correctement.

Le message émanant de la réunion de Rome est très important pour apaiser les craintes selon lesquelles les gouvernements veulent protéger les emplois nationaux et les industries abandonner les principes de concurrence juste. Les pays du G7 veulent éviter de répéter les erreurs commises pendant la Grande dépression, quand le protectionnisme était la politique de rigueur.

Cependant, le communiqué final et autres déclarations de fermeture de cette réunion n'ont pas réussi à effacer les inquiétudes concernant ce que les experts du marché et les analystes financiers considèrent comme une contradiction entre les engagements verbaux en faveur du libre-échange et les mesures qui semblent très diffé rentes, comme la disposition "Acheter Américain "inscrit dans le plan de relance de Washington et les plans nationaux d'aide à l'industrie automobile comme en France et en Italie.

Selon le communiqué commun, le monde doit faire face à sa pire crise financière depuis 50 ans et les grandes économies industrialisées doivent coopérer et travailler ensemble sans s'abandonner au protectionnisme.

Les ministres du G7 pensent que les mesures protectionnistes visant à stimuler les économies nationales ne feront que menacer la prospérité mondiale. Les renflouements des gouvernements en Europe et aux Etats-Unis ont, en réalité contribué à améliorer la situation financière au travers de l'injection de liquidités, mais ont en même temps exprimé des inquiétudes concernant le protectionnisme.

Le communiqué conjoint publié à Rome appuie l'approche américaine et britannique visant à réparer le système bancaire en recapitalisant les banques. Ces derniers jours, le plan de renflouement américain et le plan de relance économique du président américain Barack Obama de 787 milliards de dollars américains sur les projets de construction publique ont été très critiqués.

La réunion de Rome a revêtu une importance particulière en raison du début international du nouveau secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Il a appelé tous les pays à maintenir leurs engagements afin d'"ouvrir des politiques commerciales et d'investissement qui sont essentielles à la croissance et à la prospérité économiques".

Les Etats-Unis ont également préconisé "des mesures exceptionnelles" de la part des pays partenaires afin d'apaiser les troubles secouant les marchés financiers. Les ministres du G7 ont également souligné le besoin de soutenir les pays en voie de développement afin d'empêcher les pays plus pauvres de devenir les plus grands perdants de cette crise financière.

Les pays riches et en voie de développement doivent renforcer leur coopération en matière de meilleure régulation et supervision des banques et des marchés.

Dans leur accord final, les ministres des Finances ont souligné que "la stabilisation de l'économie mondiale et des marchés financiers demeurent notre priorité", et d'ajouter que les sept pays industrialisés ont déjà "pris collectivement des mesures exceptionnelles" afin d'enrayer la récession économique.

La Banque mondiale considère avec malaise la situation actuelle et les communiqués contradictoires de la réunion de Rome.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, qui a également participé à la réunion, a indiqué que les plans de renflouement ne feront qu'empirer la crise mondiale et ne la résoudront pas.

"En ce moment, le nationalisme économique n'est ni économique ni nationaliste", a souligné M. Zoellick, et d'ajouter: "Ce qui pourrait être politiquement correct pourrait être économiquement incorrect".

"Le retrait des politiques nationales est très nette, mais il est claire que les problèmes que nous rencontrons ne s'arrêtent pas aux frontières nationales", a insisté le président de la Banque mondiale.

L'avenir semble même plus sinistre. Les données récentes en provenance d'Europe ont montré vendredi l'étendue de la récession économique et Dominique Strauss-Kahn, chef du Fonds monétaire international, a affirmé que le pire est probablement à venir.

Au dernier trimestre 2008, la production économique dans la zone euro a sombré bien plus qu'au cours de n'importe quel autre trimestre et l'image était relativement la même dans les 27 pays du bloc. Toutes les grandes économies du G7 ont reculé au dernier trimestre 2008 et même les stars montantes comme la Chine ralentissent.

Les principaux pays industrialisés ont promis de rédiger dans les quatre prochains mois des réglementations finales avec des principes communs de transparence, à temps pour le sommet du G8 en juillet en Sardaigne, Italie.

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