Le G8 met au point des mesures pour lutter contre le terrorisme (SYNTHESE)
Les ministres de la Justice et les ministres de l'Intérieur du Groupe des huit (G8) se sont mis d'accord samedi à Rome sur une série de mesures destinées à intensifier la lutte mondiale contre le terrorisme, la criminalité organisée et l'immigration clandestine tout en garantissant la promotion et le respect des droits humains.
Selon le communiqué final de cette réunion ministérielle de deux jours, l'un des moyens efficaces pour lutter contre les groupes criminels est de confisquer leurs avoirs, financiers et autres, en suivant le modèle italien de lutte anti-mafia.
Le terrorisme représente l'un des plus importants dangers pour la sécurité mondiale et la coopération entre les pays et les organismes internationaux est essentielle pour améliorer l'efficacité des stratégies anti-terroristes, ont jugé les ministres, qui ont toutefois reconnu que "toutes les mesures contre le terrorisme doivent respecter les droits humains, le droit à l'asile et le droit international".
Ils ont également indiqué que la prévention constitue un point central dans la lutte contre le terrorisme. Les pays sont actuellement inter-dépendants et doivent donc partager les informations sensibles concernant les terroristes et leurs chaînes de communication, particulièrement Internet, indique le communiqué.
Les ministres ont mis l'accent sur l'intensification de la coordination internationale par le biais de "la protection des infrastructures cruciales des industries et des villes" ainsi que sur la prévention du recrutement d'éléments terroristes.
"Une attention spéciale doit être accordée aux possibles liaisons entre la criminalité internationale et le terrorisme international", ont-ils souligné.
La criminalité organisée transnationale, telles que le trafic de drogue et le trafic d'êtres humains, le commerce illicite des armes, ainsi que le blanchiment d'argent, représente une menace à la sécurité mondiale, à l'Etat de droit et à la stabilité économique, ont observé les ministres.
Le cybercrime mérite une attention particulière. Le nombre croissant de vols d'identité "menace la sécurité financière et les droits à la propriété intellectuelle", selon le communiqué final.
Il est donc important d'intensifier la coordination entre les fournisseurs de services Internet et les autorités policières, notamment par le biais du contrôle des sites Internet sociaux. Les ministres ont proposé de créer une "liste noire du G8" destinée à cibler la pédophilie sur Internet.
Les ministres ont également recommandé la création d'un groupe de travail composé d'experts pour que des mesures innovatrices puissent être mises au point, en collaboration avec l'UNODC et Interpol, afin de combattre ce phénomène.
Cette réunion de deux jours, ouverte vendredi à Rome, s'est déroulée sous haute sécurité en raison de manifestations d'activistes. Les participants comprenaient également des responsables de la sécurité internationale de l'Union européenne, d'Interpol et de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC).
Le ministre italien de la Justice, Angelino Alfano, a affirmé samedi devant les médias être "très satisfait des résultats de la réunion", particulièrement en ce qui concerne la contribution italienne pour la mise au point des principales mesures destinées à renforcer la sécurité.