Italie : L’auteur du «Silence des Communistes» s’est définitivement tu
Toute la classe politique italienne rendait hommage cette semaine à Vittorio Foa, ancien dirigeant de la gauche italienne et l'un des protagonistes de la pièce "Le silence des communistes" récemment montée en France, décédé lundi 20 octobre à 98 ans.
Vittorio Foa, syndicaliste et socialiste proche de l'ancien Parti communiste italien (PCI), avait commencé son engagement politique dans la lutte contre le régime fasciste de Mussolini, puis dans la résistance à l'occupation nazie.
Né le 18 septembre 1910 dans une famille juive, laïque et bourgeoise de Turin (Piémont), Vittorio Foa fait ses études au lycée D'Azeglio, où il fréquente l'élite antifasciste.
Licencié en droit en 1931, il adhère en 1933 au parti antifasciste Justice et liberté. Arrêté en 1935 sur dénonciation, il est condamné à quinze ans de réclusion par la justice aux ordres de Mussolini.
Libéré en 1943, il adhère au Parti d'action, qu'il représente au sein du Comité national de la Résistance.Elu député de la Constituante en 1946, il passe ensuite au Parti socialiste, qu'il représentera à l'Assemblée de 1953 à 1968.
Sans jamais adhérer au Parti communiste, il suit les soubresauts de la gauche italienne de l'après-guerre.Dans les années 1960, il crée un éphémère Parti d'unité prolétarienne dans le but d'amener les mouvements révolutionnaires à participer à un gouvernement de gauche.
Député socialiste à la Libération, puis sénateur apparenté communiste en 1987, journaliste, dirigeant du syndicat de gauche CGIL, universitaire, il était un «père noble» de la gauche italienne, ont souligné mardi 21 octobre plusieurs médias.
A la fin de sa vie, il se rapprochera du mouvement citoyen antiberlusconiste des Girotondi conduit par le cinéaste Nanni Moretti.Sa correspondance entamée à 80 ans avec deux autres grande figures de la gauche, Miriam Mafai et Alfredo Reichlin, sur les raisons de la disparition du PCI et l'avenir de la gauche, a donné naissance à une pièce de théâtre, «le silence des communistes», qui a remporté un grand succès en Italie.
«Le silence des communistes» a été monté en juillet 2007 au festival d'Avignon (sud de la France) par Jean-Pierre Vincent et repris cet automne au théâtre des Amandiers de Nanterre (banlieue ouest de Paris). Il était «une personnalité politique extraordinaire», a aussi déclaré le chef du groupe parlementaire de la droite à la Chambre des députés, Fabrizio Cicchitto.