Les romans de Yasmina Khadra intéressent les cercles de Hollywood
Par N.TPublié le
Dans le cinéma comme dans la littérature, ce n’est ni la langue ni le paysage qui priment. Il est question d’exceller, de convaincre, de maîtriser les outils de travail dont on dispose.
C’est la première fois qu’un auteur arabe, algérien, entre en conquérant dans les cercles de Hollywood et voit ses oeuvres intéresser les grands et les petits écrans. Dans le cinéma comme dans la littérature, ce n’est ni la langue ni le paysage qui priment. Il est question d’exceller, de convaincre, de maîtriser les outils de travail dont on dispose.
Il s’agit donc, de la publication retentissante de: Ce que le jour doit à la nuit dernier roman de Yasmina Khdara, avec pour «scène» Oran et l’un de ses villages typiques Rio Salado, actuellement El Malah, n’aura pas été le seul événement heureux pour cet auteur prolifique bien installé dans l’universalité.
D’ailleurs, quant au rapport avec son lectorat, il est aussi convivial et riche que celui de tous les écrivains, artistes et cinéastes. Naturellement. L’adaptation de Morituri par Okacha Touita qui en est le réalisateur, dont la production est franco-algérienne. Jean-Jacques Annaud était séduit par Les Hirondelles de Kaboul. Aux dernières nouvelles, l’enthousiasme n’est plus ce qu’il a été. Ses éditeurs se sont montrés trop gourmands. Mais rien n’est tout à fait perdu.
De son côté, toujours pour les Hirondelles, Lakhdar Hamina est surmotivé...«J’ai aussi gâché certaines opportunités en préférant des Algériens à un producteur franco-britannique qui souhaitait ardemment adapter Les Agneaux du Seigneur. Résultat, les Algériens ont cédé au chantage de l’Administration algérienne qui leur a promis des subventions pour d’autres films à condition de laisser tomber les romans de Khadra. Par ailleurs, je serais ravi de travailler avec Malek Bensmaïl sur un projet cinématographique», a-t-il déclaré dans une interview accordée à Bernard Strainchamps et Anne Pambrun.
Par ailleurs, Hollywood s’y intéresse sérieusement. Le catalogue semble, cette fois-ci, être ouvert «aux auteurs étrangers» pour «les meilleures polars dans le genre» selon les services de communication de cette société. Selon des sources proches, l’un des anciens romans de Khadra Double Blanc, véritable réussite dans le genre du polar dont cet écrivain a signé la renaissance en Algérie et ailleurs, intéresse le cinéma américain pour une prochaine adaptation télévisuelle.
Selon un échange de courriers entre les services de communication de Zodiak International -la société de production- l’auteur et ses éditeurs américains, il s’agit de l’acquisition des droits d’exploitation de Double Blanc pour cette société mondiale, pour la réalisation d’un feuilleton télévisé US.
L’événement est exceptionnel puisque la sélection de cette société s’est arrêtée, pour le moment, à deux auteurs dont les oeuvres sont jugées intéressantes pour le public américain, porteuses d’une intrigue, d’une maîtrise et d’un univers capable de faire la matière d’une série. L’événement en soi est exceptionnel et mérite d’occuper les devantures dans un pays qui cultive la liste de ses échecs et ne croit pas aux talents de ses enfants.
Dans des pays voisins, l’information aurait valu son pesant d’événement national! Le vrai problème n’est pas dans les textes, il est dans l’étroitesse des esprits. Ce qui compte, est cette reconnaissance du talent. Et cet art revient à celui qui l’a en soi, pas à celui qui le détient.