Grandes manifestations en France : Paris, Marseille, Lyon, marée humaine sur le front social
Trois millions de manifestants et plus de 200 rassemblements partout en France… les syndicats ont fait une démonstration de force. La mobilisation a été plus importante que le 29 janvier et les salariés du privé sont venus plus nombreux.
C'est la deuxième grande journée de mobilisation, placée sous le signe de l'unité syndicale, "contre la précarité, pour défendre l'emploi, le pouvoir d'achat et les retraites ».
La manifestation sur Marseille a donné le ton en milieu de matinée. Selon la CGT, il y avait quelque 20 000 participants de plus que le 29 janvier, soient 320 000 personnes qui ont investi le centre-ville. Le parcours a d’ailleurs été rallongé pour permettre au cortège de se déployer. Moment fort de la manifestation marseillaise : les militants du syndicat Force Ouvrière (FO) entonnant à plusieurs reprises l'Internationale au centre de la Canebière, célèbre boulevard qui plonge dans le Vieux Port.
Notons aussi que le « carré socialiste » était légèrement plus fourni que la fois précédente. Le mot d'ordre a été visiblement donné aux militants de cette formation politique pour qu'ils prennent sans hésiter le « train social » en marche. Le cortège marseillais était toutefois moins animé que celui du 29 janvier.
À Paris, la CGT a annoncé le chiffre de 350 000 personnes, tandis que la préfecture se limitait à 85 000 manifestants. Les cortèges sont partis de la place de la République en direction des places de la Nation ou de la Bastille. "Pour l'emploi, pour le respect des droits des travailleurs, pour un meilleur partage des richesses créées" pourrait pouvait-on lire sur certaines banderoles. Ou encore "Notre remède à la crise : augmenter le salaire, augmenter la retraite, augmenter le minima social".
Continental, Michelin, Arcelor, Goodyear… Les salariés dont les emplois sont menacés par les retombées de la crise étaient fortement présents dans les cortèges à Compiègne, Clermont-Ferrand, Marseille et Amiens.
Le taux de grévistes serait légèrement en retrait selon les chiffres communiqués, notamment pour les grandes entreprises de transport (SNCF, RATP) et la Fonction publique.
Le chef de l'État, Nicolas Sarkozy, avait annoncé qu'il ne comptait pas donner suite à cette mobilisation par l'organisation d’un second sommet social, comme ce fut le cas suite à la dernière mobilisation. Son premier ministre, François Fillon, avait également affiché la détermination de son gouvernement de ne pas aller au-delà du plan de relance de 2,6 milliards d'euros récemment adopté.
De leur côté, les syndicats forts de l'unité retrouvée et du mécontentement social qui monte en puissance, ne désespèrent pas de faire bouger les choses.