Le Maroc à la recherche de la diversification des sources d'énergie (SYNTHESE)
Un projet de centrale électrique de 100 MW fonctionnant à base de schistes bitumineux est programmé au cours des prochaines années à Tarfaya, 1.100 km au sud de Rabat, un effort des autorités marocaines visant à diversifier les sources énergétique du pays.
Par ailleurs, un programme d'optimisation de l'hydroélectricité a été mis en place pour la construction d'une station de transfert d'énergie par pompage de 400 MW tous les 4 à 5 ans, ainsi que l'équipement des barrages qui ne le sont pas encore.
Le gouvernement marocain avait marqué au rang de ses engagements la mise en œuvre d'une stratégie visant la garantie de l'approvisionnement en énergie, la diversification de ses sources et le renforcement de l'efficacité énergétique.
Dans ce cadre, il a mis en œuvre un plan d'équipement électrique prévoyant au niveau national plusieurs centrales électriques fonctionnant à base d'énergie éolienne, solaire, au gaz, au charbon et au fioul.
La stratégie concoctée dans ce domaine combine des actions à court terme et d'autres s'inscrivant dans le long terme telles que le nucléaire, la biomasse et le solaire. Cette stratégie vise en premier lieu à assurer la sécurité de l'approvisionnement dans un contexte marqué par une croissance soutenue de la demande de 7% à 9%.
En même temps, la stratégie nationale veille à intégrer les plans et programmes en cours de finalisation tels que le Maroc Vert, les nouvelles villes ou encore le dessalement de l'eau de mer. Une commission nationale d'orientation, présidée par le Premier ministre marocain et une commission de suivi, présidée par le ministère marocain de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement veillent à traiter de l'ensemble des aspects relatifs à une bonne gouvernance de la ressource énergétique.
Le programme "Energipro" de 1.000 mégawatts, qui vise à introduire l'éolien progressivement dans la production électrique globale du pays, a été mis en place. Il permettra d'exploiter le potentiel éolien du Maroc qui s'élève à 6.000 MW.
La nouvelle station solaire dans la commune de Beni Mathar dans la province de Jerada à l'est du pays, d'un coût de 4,6 milliards de dirhams (environ 500 millions de dollars) permettra de couvrir 8% de la consommation nationale à court terme et 20% à l'avenir.
Le gouvernement marocain accorde également le plus grand intérêt à la rationalisation de l'utilisation de l'énergie. Un plan national d'efficience énergétique a été mis en place, prévoyant la généralisation de l'utilisation des lampes à basse consommation, particulièrement dans les administrations et établissements publics. Quelque 8 millions d'unités ont été en utilisation en 2008 et l'objectif est de porter ce volume à 22 millions d'unités en 2012. Le plan prévoit en outre des mesures d'efficience énergétique au niveau de l'éclairage public, des édifices nouvellement construits et même dans le secteur industriel à travers des audits énergétiques.
Dans le domaine des produits pétroliers, la stratégie nationale vise à réduire la part des produits pétroliers dans le bilan énergétique, à garantir les stocks de sécurité et à améliorer la qualité des carburants. Ainsi, à partir de janvier 2009, deux carburants uniquement sont commercialisés au Maroc en l'occurrence le gasoil 50 ppm et le supercarburant sans plomb, ce qui permettra de réduire les émissions atmosphériques de 760 tonnes de plomb/an et 54.000 tonnes de souffre/an.
Et pour atténuer la dépendance énergétique du pays, un fonds de développement énergétique a été créé et doté d'un milliard de dollars provenant des dons du Royaume d'Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis pour 800 millions de dollars, et d'une contribution du Fonds Hassan II pour 200 millions de dollars.