Maroc : le kamikaze de Meknès condamné à la réclusion perpétuelle
L'ancien ingénieur marocain devenu terroriste Hicham Doukkali, qui avait fait la Une des journaux l'an dernier après son attentat-suicide manqué contre un car rempli de touristes à Meknès, a été condamné à la prison à perpétuité, jeudi 10 juillet. Son complice Hassan Azougar a, lui, écopé de dix ans.
Le dernier verdict en date dans une affaire de terrorisme au Maroc a été prononcé jeudi 10 juillet. Il concerne le kamikaze responsable de l'attentat manqué de Meknès, Hicham Doukkali, ce jeune ingénieur qui avait tenté de se faire exploser avec une cartouche de butane près d'un car rempli de touristes, le 13 août 2007.
Il a été condamné à la prison à vie, et son complice Hassan Azougar, également ancien ingénieur, s'est vu condamné à dix ans de prison.
Tous deux avaient été accusés de "constitution de bande criminelle en vue de préparer et commettre des actes terroristes ayant un lien avec un projet individuel dans le but de porter atteinte à l'ordre public par la terreur et la violence, fabrication, détention et usage d'explosifs pour porter atteinte à l'intégrité physique et à la sécurité d'autrui".
Les enquêtes lancées après l'arrestation de Doukkali avaient conduit à l'arrestation de quatre ingénieurs de Meknès, Salé et Tinjdade ; tous travaillaient avec le kamikaze à la direction régionale des impôts. Trois d’entre eux avaient bénéficié d’un non-lieu en juin dernier.
Les Marocains suivent avec grand intérêt les verdicts prononcés dans les affaires de terrorisme. Ils sont nombreux à se féliciter de la politique sécuritaire menée par l’Etat. Ils appellent néanmoins les responsables au respect des libertés personnelles et de la loi, pour ne pas accuser à tort des personnes innocentes.
Le Ministère de l'Intérieur a affirmé que les mesures prises par les autorités pour lutter contre le terrorisme sont conformes aux règles juridiques édictées par le législateur marocain et qu'elles restent soumises au contrôle de la justice, dans le souci du respect des libertés individuelles et du maintien de l'ordre public.
Le Maroc mène, en effet, depuis les attentats-suicides du 16 mai 2003 à Casablanca, une stratégie sécuritaire sévère. Le Ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa a souligné que les forces du terrorisme constituent encore une véritable menace, qui requiert aussi bien de l'administration que de toutes les composantes de la société de rester vigilant.
Le gouvernement a procédé à la restructuration des appareils sécuritaires de l'Etat engagés dans la lutte contre le terrorisme, de manière à les rendre plus efficaces. Il a également intensifié la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.
Selon des responsables, les informations que les services de renseignement marocains ont pu obtenir et partagent avec les services étrangers responsables de la sécurité ont permis le démantèlement d'organisations terroristes avant qu'elles ne frappent.
Le Premier Ministre Abbas El Fassi a affirmé que la réponse du gouvernement au terrorisme comporte un volet relatif aux politiques de développement, pour lutter contre le chômage et le sous-emploi, créer les conditions nécessaires à la croissance et améliorer les conditions de vie.
Ahmed Belarbi, professeur de sciences politiques, a déclaré à Magharebia que les autorités marocaines avaient jusqu'à présent réussi dans leur stratégie sécuritaire, mais que les terroristes pouvaient encore "frapper à tout moment", quelle que soit la vigilance des autorités.